Que faire après un hit ? Les Gardiens de la galaxie et l'avenir...

Passer d’une production aussi indépendante, libre et abrasive que Super à un mastodonte tel que Les Gardiens de la Galaxie, soumis aux caprices d’actionnaires invisibles et devant s’inscrire dans une portée commerciale très large, a toutes les chances de vous changer un homme. Fidèle à ses principes créatifs, James Gunn affirme pourtant le contraire. Retour sur le parcours d’un cinéaste autrefois frondeur et à part, qui pourrait bien devenir la nouvelle coqueluche du tout Hollywood.
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James Gunn doit en être le premier surpris : Les Gardiens de la galaxie a rapporté à ce jour environ 650 millions de dollars à travers le monde, dont plus de 310 sur le seul sol américain. Le film est d’ores et déjà au pays de l’Oncle Sam le plus gros succès public de l’année, devant X-Men : Days of Future Past, Maléfique, Transformers : l’âge de l’extinction, La Grande Aventure LEGO et surtout Captain America : Le Soldat de l’hiver, une autre production Marvel. Presque surréaliste pour un artiste dont le dernier film, Super, plafonnait en bout de course à 327 000 dollars récoltés sur onze malheureux écrans. Comment James Gunn a-t-il pu se retrouver à la tête de la superproduction la plus risquée de l’histoire du studio ? Par amitié déjà, notamment avec le réalisateur Joss Whedon, l’une des figures décisionnaires les plus importantes de l’infrastructure Marvel. Convaincu qu’une franchise telle que Les Gardiens de la galaxie ne saurait se contenter d’un regard timide et conformiste, Kevin Feige saute le pas, et confie au scénariste de Tromeo & Juliet une enveloppe de 170 millions de dollars, soit 10 fois plus que ce qu’avait coûté sa comédie d’horreur Horribilis en 2006… et 70 fois plus que le budget de Super. Ce n’est plus une promotion, c’est un ticket de loto gagnant.

LE GRANDE DETOURNEMENT

Difficile pour autant de prétendre que James Gunn n’est pas à sa place dans les coulisses d’une production Marvel. Super est à ce titre la preuve formelle que Gunn se passionne pour le monde des super-héros, et maîtrise suffisamment ses codes et ses enjeux pour pouvoir les renverser et les commenter avec intelligence. Cette capacité à prendre de la distance, Whedon se charge d’en faire la publicité auprès du studio, poussant constamment Feige et son staff à faire confiance aux réflexes les plus irrévérencieux du cinéaste. Loin d’avoir été célébré par le passé pour ses talents de metteur en scène (on a beaucoup reproché à Super sa platitude formelle ; l’auteur de ces lignes se permettra de ne pas être d’accord), Gunn ne fait guère preuve d’une grande personnalité derrière le cadre de [...]

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