PREVIEW : LEATHERFACE de Julien Maury & Alexandre Bustillo

Leatherface

La préquelle de Massacre à la tronçonneuse enfantée par le terrible duo Maury/Bustillo montre enfin le bout de sa lame motorisée ! Afin de patienter jusqu’à la sortie de ce Leatherface, programmée pour début 2018 chez Metropolitan, et au lieu de nous contenter d’une bête preview, nous avons préféré laisser libre plume à l’une des moitiés du duo, le sieur Bustillo – déjà familier de ces pages – pour qu’il retrace la genèse de ce premier film américain, précédé de très excitants faux départs.
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En guise d’introduction, un petit retour en arrière s’impose. Alors qu’À l’intérieur n’est pas encore sorti en salles, plusieurs agents américains nous proposent de nous représenter aux États-Unis. Alexandre Aja vient de faire l’unanimité avec sa fulgurante relecture de La Colline a des yeux, et nous sentons bien que la « French Touch » a le vent en poupe à Hollywood. Dès notre première rencontre, nous exposons à notre nouvel agent made in USA (que nous avons uniquement choisi, en gros geeks que nous sommes, parce qu’il représentait également James Wan et Neil Marshall) notre idée de remake/préquelle d’un film de Tobe Hooper que nous chérissons particulièrement : Massacres dans le train fantôme. Nous nous retrouvons rapidement en contact avec un responsable d’Universal qui nous avoue, penaud, ne pas connaître ce film, ignorant même qu’il en possédait les droits. Mais il accepte tout de même de lire notre traitement (qui mixait le film de Hooper avec la novélisation que tira Dean Koontz du scénario de Lawrence Block) avant de le refuser poliment, prétextant qu’Universal développait déjà un projet quasi similaire appelé Carnivale, qui ne verra jamais le jour. Nous oublions notre train fantôme en partant développer Neiges chez Thomas Langmann, un survival sur une autoroute enneigée prise dans une boucle temporelle. Un projet assez cher (du moins pour un film français dit « de genre ») qui connaîtra, tout comme le Vanikoro de Xavier Gens et le Tarzan de Christophe Gans (tous développés au même moment dans le même immeuble de La Petite Reine) un destin funeste. En parallèle, nous essuyons un deuxième échec en tentant de monter un film américain avec Hellraiser. Alors que Clive Barker nous invite chez lui à Los Angeles pour nous dire tout le bien qu’il pense de notre scénario tout en nous donnant de nouvelles idées visuelles pour Pinhead (qu’il voulait intégralement blanc), Bob Weinstein commence à grogner, trouvant le script trop cher (l’histoire s’ouvrait sur un prologue en pleine Seconde Guerre mondiale), trop sombre pour le public adolescent (une jeune fille se suicidait en se jetant sous le métro) et le rôle principal trop âgé (nous rêvions alors de Laura Harring, qui se retrouvera ironiquement dans le remake d’À l’intérieur). Nous comprenons rapidement qu’« Evil Bob » n’est pas une légende urbaine, et que le filou veut surtout surfer sur la vague Saw, référence d’alors au box-office. Nous nous carapatons vite fait, mais Bob nous rattrape par les sentiments en nous proposant de réaliser la suite du Halloween de Rob Zombie. Comme deux quiches, nous acceptons la bave aux lèvres et nous nous mettons immédiatement au travail. Tout va pour le mieux, tout le monde est d’accord sur notre scénario dont la première partie revenait sur les années d’internement de Myers après la mort de sa mère, mises en parallèle avec l’obsession grandissante de Loomis, tandis que la seconde faisait directement suite au film de Rob Zombie. Mais ce dernier devait contractuellement un autre film aux Weinstein. Il pensait faire T-Rex, mais ce délire sur le catch ne fut jamais greenlighté par Bob. Afin de se libérer de ce deal contraignant (auquel échappa Aja sur Piranha 3D), Zombie décide alors de reprendre Halloween II, et nous balaie d’un coup de dreadlocks pour nous renvoyer à la case départ. Mais New Line nous redonne rapidement le sourire en nous proposant le remake des Griffes de la nuit. Après lecture, nous leur proposons d’oublier ce scénario (sensiblement le même que celui réalisé au final par Samuel Bayer) afin de jeter de véritables enfants en pâture à Freddy, et non des « adulescents ». Refus catégorique, notre aventure avec le grand brûlé d’Elm Street s’arrête là. Pour noyer notre chagrin, nous écrivons Livide, que Robert Rodriguez nous propose de financer à hauteur de 8 millions de dollars. Nous partons en repérages plusieurs jours dans le Connemara pour les ext&eac [...]

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Commentaire(s) (1)
Leprechaun
le 10/10/2017 à 18:46

Juste une question concernant Halloween 3, Julien et Alexandre ont été approchés avant ou après Patrick Lussier et Todd Farmer ?

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