Preview : 31 de Rob Zombie

31

Envers et contre tous, Rob Zombie continue avec 31 sur la voie qu’il a tracée depuis ses débuts avec LA MAISON DES 1000 MORTS. Mais le style âpre, réaliste et politiquement incorrect de l’auteur de THE DEVIL’S REJECTS a-t-il encore sa place au sein d’une industrie de plus en plus tournée vers l’horreur soft teintée de surnaturel ?
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Cinéphage compulsif et obsessionnel (son groupe s’appelle White Zombie en hommage au film homonyme de Victor Halperin), le chanteur de métal Rob Zombie (Robert Cummings au civil) se lance en 2003 dans l’aventure du long-métrage avec La Maison des 1000 morts (House of 1000 Corpses en VO), un hommage aux films d’horreur des années 70/80 sur lequel il rencontre ses premiers déboires artistiques : la Universal, productrice de la « chose », refuse de sortir son director’s cut, jugé trop fou, trop gore et trop peu commercial. Après une longue mise au placard, ce coup d’essai braillard et bariolé sera acheté par la firme indépendante Lionsgate qui le distribuera en salles — non sans un certain succès —, même si la fameuse version uncut originalement approuvée par Zombie demeure toujours invisible. Conscient que son style (image granuleuse, rednecks totalement allumés, B.O. dopée aux classiques rock, sévices sexuels frontaux) n’est pas du goût des majors, le metteur en scène décide de rester dans le giron de Lionsgate pour y accoucher de son oeuvre la plus culte à ce jour : The Devil’s Rejects. Tombé en pleine vague du torture porn, ce road movie donnant la vedette à quelques personnages-clés de sa Maison des 1000 morts s’imposera vite chez les initiés comme un choc pelliculé de la trempe d’une Dernière maison sur la gauche ou d’un I Spit on Your Grave. 

KILLER KLOWNS
Auréolé de cette reconnaissance critique et populaire, Zombie enchaîne avec la fausse bande-annonce Werewolf Women of the S.S. de Grindhouse et le diptyque Halloween/Halloween II. Deux films sur lesquels il doit batailler ferme avec les frères Weinstein pour tenter de conserver son intégrité artistique, comme le démontrent les montages alternatifs (workprint, version cinéma, director’s cut) de ces slashers prenant le parti – osé – de conférer un semblant de psychologie à une figure aussi opaque que Michael Myers. Suivront le dessin animé The Haunted World of El Superbeasto et l’ésotérique The Lords of Salem, sur lesquels il s’efforce de s’éloigner de sa zone de confort, toutefois sans véritable succès, les deux films se contentant de sorties vidéo relativement discrètes. Régulièrement associé à une multitude de projets plus (Tyrannosaurus Rex) ou moins (le remake de The Blob) excitants, Rob Zombie décide, courant 2014, de revenir à ses fondamentaux en annonçant, au détour d’une mystérieuse affiche, l’arrivée prochaine de 31, un long-métrage dont chaque élément transpire l’ADN du metteur en scène tatoué. Le pitch ? Cinq amis sont kidnappés durant la nuit de Halloween puis retenus en otage dans un lieu appelé « Murder World ». Sur place, on les force à participer à un jeu intitulé « 31 ». La règle : ils ont 12 heures pour tenter d’échapper au gang de clowns lancé à leur poursuite… 

VOX POPULI 2.0
Si la simple présence de la mention « Rob Zombie » peut sembler suffisante pour motiver les financiers hollywoodiens, la réalité est tout autre : l’auteur de The Devil’s Rejects se rend vite compte qu’il ne parviendra jamais à dénicher un producteur assez couillu pour valider le scénario de cette oeuvre annoncée comme la plus violente de sa carrière. Pas forcément le genre de projet qui excite les studios, ces derniers préférant miser leurs deniers sur des blockbusters super-héroïques, des remakes ou des found footage fauchés. On est donc loin de l’époque où les torture porn du type [...]

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