Playmad N°279
Ténèbres intérieures
C’est peu dire que l’on attendait avec impatience le retour aux affaires de Shinji Mikami, père de la série Resident Evil longtemps propulsée comme fer de lance du survival horror, et dernier maître japonais de l’école arcade « à l’ancienne », après avoir posé les jalons du jeu d’action moderne en 2005 avec l’inoubliable Resident Evil 4. Un CV éloquent, mais qui se heurte aujourd’hui aux prérogatives des nouveaux canons occidentaux, parallèlement à la montée en puissance sur la scène internationale de studios tels que Naughty Dog (The Last of Us) ou Red Barrels (Outlast), ces derniers faisant maintenant figure de parangon du genre, à tel point que Tango Gameworks (le nouveau studio de Mikami) ne parvient jamais vraiment à se détacher de la relation maître à élève qu’il semble désormais entretenir avec eux. Un constat qui place d’emblée Mikami – pour la première fois de sa carrière – dans une situation de suiveur plutôt inconfortable, l’ADN de The Evil Within se voyant irrémédiablement contaminé par la somme de ses influences passées et présentes, sorte de brassage foutraque mêlant le thriller psychologique aux classiques de la Hammer, en passant par la J-Horror rétro. Un choc des cultures oscillant entre phases d’infiltration taillées à la serpe et séquences d’action parfois relevées, s’exprimant au sein d’un level design organique. Un agrégat expérimental quelque peu bâtard, mais emballé avec soin dans un format Cinémascope qui p [...]
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