Overlord de Julius Avery

Overlord

Une production J.J. Abrams qui donne les moyens à un jeune réalisateur de mettre en scène des zombies nazis en pleine Seconde Guerre mondiale ? Et ça sort dans les salles françaises ? Vous ne rêvez pas : Overlord signe avec panache le retour de la série B cossue et décomplexée, genre rendu moribond par l’hypertrophie budgétaire et l’atrophie créative qui règnent aujourd’hui à Hollywood…
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Petit rappel à toutes fins utiles, avec définition inside : l’appellation « série B » est née à Hollywood dans les années 30, avec la pratique courante des doubles programmes : un studio vendait aux salles un package composé d’un film-locomotive, dit de série A, accompagné d’une production plus modeste, souvent définie par son appartenance à un genre identifiable (polar, épouvante), dite de série B, donc. Cette ségrégation budgétaire finira par voler en éclats à la fin des années 70, sous l’impulsion de Spielberg, Lucas et consorts, qui parviennent à mobiliser des budgets importants pour de purs films de genre aux sujets très B (un requin bouffe des gens, un gamin vole dans l’espace avec un grand toutou poilu tout en agitant son sabre laser et en se tapant sa soeur). Les années 80 seront l’Âge d’Or (et béni) des Indiana Jones, Ghostbusters, Retour vers le futur… Soit de pures séries B souvent imaginées par de petits génies qui parviennent à allier stratégie marketing et sincérité artistique. Mais avec l’inflation des budgets et l’emploi de plus en plus systématique des CGI, le coût moyen d’un blockbuster s’envole (50 millions, 80 millions, 100 millions), tout comme les risques de grosse plantade. Ce qui pousse les majors à se focaliser sur des franchises populaires facilement identifiables (d’où votre neveu qui vous casse désormais les bonbons tous les mois pour l’emmener voir le dernier Marvel). Cette mutation de la série B aura fini par assécher le genre, le cantonnant essentiellement aux super hero movies pétés de thunes et forçant les « autres » genres B (dont l’horreur) à se contenter de très modestes budgets à même de garantir un retour sur investissement immédiat (la méthode Blum). Rares, très rares même, sont désormais les séries B dotées de moyens généreux permettant de filmer autre chose qu’une porte qui claque au caméscope. D’où notre bonheur d’en voir débarquer une de temps à autre, anomalie ayant réussi à se faufiler à travers les mailles du filet tendu par les comptables hollywoodiens. Comme, l’année dernière, le sympathique Life : origine inconnue (budgété [...]

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