Notules lunaires n°338

Comment tourner un film impliquant un « dreamcatcher » (comprenez un attrape-rêve, cet objet magique d’origine amérindienne censé piéger les mauvais rêves dans sa toile) sans l’appeler Dreamcatcher comme celui adapté de Stephen King par Lawrence Kasdan (que beaucoup trouvent nul alors que c’est moins chiant que Shining) ? Eh bien c’est simple : il suffit de l’appeler Dreamkatcher (on suggère Dreamcatcheur pour le titre français). Fréquenté par Radha Mitchell (Silent Hill), Henry Thomas (Doctor Sleep, qui est lui aussi moins chiant que Shining) et Lin Shaye (Insidious), le film s’intéresse à un jeune garçon qui, après avoir piqué l’attrape-rêves d’un mystérieux bonhomme de son voisinage, se rend compte qu’il ne fonctionne pas très bien puisqu’il laisse entrer ses cauchemars dans la vie réelle, dont une entité maléfique bien décidée à le posséder. Écrit et réalisé par Kerry Harris, fan déclaré de David Cronenberg, ancien assistant de Harvey Weinstein (« J’aimais bien aller le voir dans sa chambre d’hôtel, il y avait toujours de l’action » aurait-il récemment déclaré au tribunal) et auteur d’une série comique (Grip and Electric), Dreamkatcher est prévu aux USA pour fin avril.

Alors que le cinéma brésilien rafle des prix dans les festivals les plus prestigieux mais connaît une crise financière sans précédent depuis que le président Bolsonaro lui a coupé les vivres, des bandes horrifiques continuent de fleurir dans le pays. La preuve avec Ghost Killers vs. Bloody Mary, comédie gore et cul à la Braindead (sauf que Braindead manquait un peu de cul) de Fabrício Bittar, qui sortira en DVD le 10 mars aux USA sous la bannière Dark Sky. Obsédés par l’idée de devenir des célébrités, quatre YouTubeurs autoproclamés chasseurs de fantômes se rendent dans une école dans le but de la débarrasser de « la Blonde des Chiottes », un spectre qu’ils ont inventé de toutes pièces et qui, on l’aura compris, hante les toilettes de l’établissement. Malheureusement, une fois sur place, ils se rendent compte que celui-ci existe vraiment et qu’il est beaucoup plus agressif que Mimi la Geignarde dans les Harry Potter. Ils vont devoir agir comme de véritables ghostbusters s’ils veulent sauver leur peau. Sans vouloir être négatif, c’est pas avec des sujets pareils que Bolsonaro va débloquer des fonds, hein !

Présenté à Sundance, Relic n’est pas un remake du dernier film regardable de Peter Hyams mais se penche sur le cas d’une octogénaire atteinte de démence sénile (Robyn Nevin, Matrix Reloaded) qui disparaît mystérieusement. Quelques jours plus tard, elle réapparaît mais s’avère incapable d’expliquer ce qui lui est arrivé. D’autant plus étrange que son corps porte des marques d’origine suspecte, qu’elle se met à chuchoter toute seule et qu’elle semble changer de personnalité après être allée faire caca. Mettant d’abord ce comportement sur le compte de son âge avancé ou d’une possible maladie d’Alzheimer, sa fille (Emily Mortimer, Shutter Island) et sa petite-fille (Bella Heathcote, The Neon Demon) comprennent que quelque chose de beaucoup plus terrifiant est à l’oeuvre. Produit par Jake Gyllenhaal et les frères Russo, ce premier long de Natalie Erika James serait très influencé par le cinéma d’horreur japonais et Mister Babadook. Pas sûr que ce soit le meilleur moyen de donner envie de le voir !

Réalisateur de l’étonnant Searching : portée disparue, Aneesh Chaganty rempile dans le thriller domestique avec Run, que Lionsgate sortira aux USA le 8 mai. Chloe (Kiera Allen), une ado qui vit recluse avec sa mère (Sarah Paulson, American Horror Story), découvre que celle-ci lui cache depuis toujours un terrible secret. En l’apprenant, sa vie va basculer dans l’horreur absolue… On n’en sait pas plus, mais compte tenu de la maîtrise formelle et narrative pas évidente dont faisait preuve le précédent film du bonhomme (qui se déroulait entièrement sur des écrans d’ordinateurs et de téléphones portables), il y a tout lieu de penser que Run sortira du lot (voire qu’il aura du chien si on rajoute un « C » devant le prénom de son réalisateur). Autre thriller domestique prévu en salles le même jour, Run Sweetheart Run a pour héroïne Cherie (Ella Balinska, Charlie’s Angels), une jolie mère célibataire très occupée par son travail qui décide de se remettre sur le marché sous la pression de ses collègues. Elle n’en mène pas large quand son patron lui arrange un rencard avec Ethan (Pilou Asbæk, Game of Thrones), un beau mec riche qui s’avère aussi charmant et magnétique que sa photo le laissait suggérer. Mais ce potentiel fiancé idéal ne tarde pas à dévoiler une personnalité bien plus sombre, ce qui pousse Cherie à prendre la fuite. Errant dans les rues de Los Angeles pour rentrer chez elle, la jeune femme va vite se rendre compte qu’Ethan la suit à la trace sur le Net et qu’il est encore plus dangereux qu’elle l’imaginait. Signé Shana Feste (Un amour sans fin) et projeté à Sundance, Run Sweetheart Run évoque volontiers un téléfilm du dimanche après-midi sur 6ter, ce qui reste nettement plus excitant que d’aller voir 10 jours sans maman.



La franchise Saw est de retour et semble vouloir se renouveler en passant par la case reboot : écrit par les scénaristes de Jigsaw et produit par Chris Rock (oui oui, vous avez bien lu), également coauteur et interprète principal du film, Spirale : l’héritage de Saw le met en scène dans le rôle de Zeke, un flic travaillant dans l’ombre d’un vétéran des forces de police (Samuel L. Jackson). Avec l’aide de son jeune [...]

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