
Notules lunaires n°331
Le cinéma d’horreur indé français n’est pas mort. La preuve avec Ibiza mais aussi avec La Chose derrière la porte, qui peut se targuer d’avoir le titre le plus lovecraftien et le casting le plus mad de l’année ! En effet, on retrouve en tête d’affiche Séverine Ferrer (l’ancienne animatrice de Fan de sur M6 est devenue une belle quadra) et notre très musclé David Doukhan, devenu comédien et biker comme Mickey Rourke, sauf que lui on le reconnaît. Écrit et réalisé par Fabrice Blin (les courts Monsieur Méchant et Mandragore), le film est produit par Fabrice Lambot (Aux yeux des vivants) et Jean-Marc Toussaint, et bénéficiera d’effets spéciaux de David Scherer (Laissez bronzer les cadavres). On y suivra une veuve qui, en ayant recours à la magie pour faire revenir son mari décédé dans les tranchées de la Grande Guerre, va déchaîner de sombres puissances. Du coup, elle va avoir des démons occultes ! Un deuil familial, c’est toujours embêtant, surtout quand on n’a pas grand-chose à foutre du parent décédé et qu’il faut sauter dans un train pour aller à l’enterrement alors qu’on avait prévu autre chose, genre faire la grasse matinée en regardant Netflix (eh oui, maintenant, on ne dit plus « regarder une série », on dit « regarder Netflix »). Mais ça devient encore pire quand on se retrouve dépositaire de l’urne qui contient les cendres du défunt : il faut faire attention à ne pas y écraser sa clope, à ne pas éternuer au-dessus quand elle est ouverte, à ne pas l’arroser ni y planter des patates. Dans Ashes, réalisé par Barry Jay (Killer Therapy) et dispo en VOD US, une famille récupère de mauvaise grâce les cendres d’une vieille tante avec qui ils étaient fâchés depuis des années. Mais mémé a beau être morte, elle ne les a pas pardonnés, et elle va se faire un plaisir de transformer leur vie en cauchemar depuis l’au-delà. Comme quoi, il faut toujours faire semblant de bien aimer sa famille, surtout les vieilles qui vont encore nous empuantir à cause de la canicule.
Avait-on vraiment besoin d’un remake de Black Christmas ? Oh que non. Bon, d’un autre côté, on n’avait pas non plus besoin d’un remake de L’Expérience interdite mais on l’a eu quand même. Il va donc encore falloir se tartiner une relecture de cet ancêtre du slasher réalisé par Bob Clark en 1974. Pourquoi « encore » ? Eh bien parce qu’il avait déjà eu droit à un remake en 2006, lequel n’était d’ailleurs pas bien brillant. Produite par Jason Blum (qui d’autre ?), la nouvelle version a été confiée à Sophia Takal (le thriller Always Shine) et raconte peu ou prou la même chose que l’ancienne, sauf que cette fois c’est plus féministe. Ainsi, on y verra les étudiantes d’une sororité se défendre bec et ongles (vernis) contre un agresseur inconnu qui a entrepris de les massacrer une par une. Imogen Poots (Green Room) occupe la tête d’affiche, secondée par des bombasses venues de la télé (Aleyse Blaise, euh non, Aleyse Shannon de Charmed, Brittany O’Grady de Star, Lily Donoghue de Jane the Virgin), mais surtout par le toujours fringant Cary Elwes, qui a pris du bide mais a toujours la classe ! Et comme le film se passe pendant les fêtes de Noël, il sortira chez nous le 11 décembre, soit le même jour que le nouveau Terrence Malick. Si Hollywood se met à remaker tous ses slashers à la mode #metoo en montrant ses boogeymen se prendre des raclées par des adolescentes qu’on ne voit même pas à poil, on va vite regretter la grande époque du genre.
Le revival 80’s continue de battre son plein pour le meilleur (euh…) et pour le pire (coucou Stranger Things). Produite dans la foulée du triomphe de Gremlins, la saga des petits monstres poilus venus de l’espace Critters (quatre films au compteur dont deux dans les années 90) ressuscite sous la forme d’une série (Critters: A New Binge, référence à Gremlins 2 : The New Batch), mais surtout à travers un film produit par SyFy, qui a racheté les droits de diffusion de la franchise l’année dernière. Même s’il n’est pas mis en images par David Gordon Green (le réalisateur de Halloween a fait savoir qu’il aimerait bien se charger d’un éventuel reboot) mais par un certain Bobby Miller, le pitch de Critters Attack! promet du lourd. Baby-sitter de son état, Drea (Tashiana Washington, Shaft) s’occupe des enfants d’une prof de l’université où elle espère s’inscrire. Elle les emmène se promener, sans se douter qu’un vaisseau spatial bourré de Critters s’est crashé non loin et que les bestioles ont déjà commencé à bouffer tout ce qui passe. Traqués à leur tour, Drea et les gosses font la connaissance de Bianca, une adorable Critter femelle qui prétend être une princesse et accepte de les aider. Alors que les créatures convergent vers le campus, Drea réalise que leur nouvelle copine n’est peut-être pas aussi gentille qu’elle en a l’air… Déjà à l’affiche du film original, Dee Wallace (qui n’a décidément pas de chance avec les bêtes à poils, cf. Cujo et Hurlements) fait également partie du casting de cette comédie velue classée R (les autres étaient PG-13) qui sortira en vidéo aux USA le 23 juillet avant d’être diffusée sur SyFy à la fin de l’année.
À la question de savoir si Doctor Sleep, la suite de Shining, est une séquelle du roman de Stephen King ou du film de Stanley Kubrick, le réalisateur Mike Flanagan apporte une réponse apte à satisfaire tout le monde : son film sera à la fois une suite du roman et une suite du film, en plus d’être une adaptation de Docteur Sleep, le livre. Et il ne fait pas les choses à moitié : plutôt que d’utiliser des images du classique de Kubrick lors des flashes-back, le réalisateur a carrément recréé des scènes iconiques de Shining (sauf celle du sang qui jaillit des portes de l’ascenseur, reprise du film original). « Je pense que même les fans les plus maniaques ne pourront pas voir la différence » précise-t-il. Quant au style adopté, le cinéaste promet de rester fidèle [...]
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