Notules lunaires n°330

Envisagé pour feu Tony Scott il y a plus de 20 ans, mais retardé faute de technologie appropriée, Gemini Man sera passé par deux autres réalisateurs (Curtis Hanson et Joe Carnahan), une poignée de stars poilues (Harrison Ford, Mel Gibson, Clint Eastwood, Sean Connery), un fou furieux dégarni (Nicolas Cage), un mousquetaire alpiniste (Chris O’Donnell) et le père d’Angelina Jolie (Jon Jolie) avant d’échouer dans les mains d’Ang Lee et de Will Smith sous la houlette du producteur Jerry Bruckheimer. Dans ce thriller de SF à la Looper, le Prince de Bel Air interprète Henry Brogen, un tueur professionnel de 50 ans, mais aussi « Junior », son clone de 23 ans, par la magie d’un rajeunissement en CGI signé Weta. Chargé d’abattre Henry alors que celui-ci est sur le point de prendre sa retraite, Junior est de facto capable d’anticiper le moindre des mouvements de son aîné… et inversement, puisqu’ils sont tous les deux la même personne. Ego trip de la part du génie d’Aladdin? Sans doute un peu, mais pas que, puisque fort de la performance technique accomplie avec Un jour dans la vie de Billy Lynn (tourné en HFR 120 fps), Ang Lee réitère l’expérience avec Gemini Man, qui sera par ailleurs converti en 3D. Si le projet est passé par maintes réécritures, il convient de signaler que la dernière version a été confiée à David « GoT » Benioff et que Will Smith est secondé par le très classe Clive Owen et la toute mignonne Mary Elizabeth Winstead (10 Cloverfield Lane). La sortie française est prévue le 2 octobre, et on espère vivement que le film ira au-delà de son pitch un brin sommaire et de l’esbroufe technique. D’autant qu’on est en droit de trouver le rendu du 120 fps particulièrement moche et qu’on sait Ang Lee plus doué pour l’intime que pour le blockbuster. Son Hulk en témoigne.



Déjà adapté à deux reprises par des cinéastes espagnols (Jaume Balagueró avec La Secte sans nom et Paco Plaza pour Les Enfants d’Abraham), l’auteur Ramsey Campbell est une fois de plus à l’honneur avec La Influencia, tiré d’un roman sorti en France dans la fameuse collection Terreur de Pocket il y a 20 ans sous le titre Envoûtement. Autrement dit à l’époque où les rayons de littérature fantastique n’avaient pas encore été envahis par la fantasy. Premier long de Denis Rovira van Boekholt, le film s’intéresse à Alicia (Manuela Vellés, Muse), une jeune mère de famille qui retourne dans le sinistre manoir de son enfance en compagnie de son mari et de sa fille de neuf ans. Une fois sur place, la fillette va subir l’influence néfaste de Victoria (Emma Suárez, Julieta), une vieille tante dont Alicia garde un souvenir traumatisant (quand on dit « une vieille tante », on parle de la soeur de sa mère, pas de Jean Cocteau). La Influencia sort en Espagne à la fin du mois et on ne sait pas quand chez nous. Mais il faut bien admettre qu’on reste sur nos gardes avec le fantastique espagnol, qui ne nous a pas surpris depuis un bon bout de temps.




On avait un peu oublié Pupi Avati, le réalisateur de ces deux fleurons du film d’horreur italien que sont Zeder et surtout La Maison aux fenêtres qui rient. Une suite fut d’ailleurs envisagée sous le titre La Maison aux portes qui pètent, avant d’être abandonnée. Âgé de 81 ans, voilà papy Pupi qui rempile avec Il Signor Diavolo, un hommage au cinéma bis des années 70/80 inspiré de son propre roman. L’histoire se passe en Italie dans les années 50 : Carlo, un jeune garçon de 14 ans, se rend coupable du meurtre d’Emilio, un handicapé recueilli par le prêtre de son village (il a dû en bouffer, de l’hostie déguisée en saucisse). Prêt à tout pour ne pas créer de scandale au sein de l’Église catholique, le Ministère de l’Intérieur, qui dépend du Parti Chrétien, tente d’étouffer l’affaire. Quant à Carlo, il prétend avoir été poussé à commettre ce crime par une nonne, mais aussi pour venger la mort de son ami Paolino : en effet, il est convaincu qu’Emilio a tué ce dernier et qu’il n’était autre que l’incarnation du Diable… Allez, on prie pour que papy Pupi revienne en force !



Réalisé par le Sud-Africain Harold Hölscher, 8 s’intéresse à William (Garth Breytenbach, vu dans Troie : la chute d’une cité), un homme qui vient s’installer dans le domaine qu’il a hérité de son père avec sa femme (Inge Beckmann, vue dans Troie : la chute d’une cité) et sa fille adoptive (Keita Luna, pas vue dans Troie : la chute d’une cité). Cette dernière ne tarde guère à se lier d’amitié avec Lazarus (Tshamano Sebe), un ouvrier agricole. Mais le vieil homme dissimule un terrible secret lié à un enfant démon qui collecte les âmes et qu’il est chargé de garder dans un vieux sac. 8 se base sur le folklore et la mythologie d’Afrique du Sud pour nourrir une histoire qu’on nous annonce inédite dans le genre, et le film vient d’être projeté au Marché du Film de Cannes. Contactés pour nous en dire plus, nos envoyés sur place ont rétorqué qu’ils n’avaient « pas que ça à faire, on essaie de récupérer des places pour aller voir le Kechiche parce qu’il paraît qu’il y a un cunnilingus de 13 minutes dedans. »



Vic est une jeune fille qui possède un don spécial : lorsqu’elle emprunte un vieux pont à vélo, elle est capable de retrouver des objets ou des gens perdus (chelou ce pouvoir, ceci dit, si elle pouvait retrouver ma chaussette droite Dora l’exploratrice, ça m’arrangerait, la gauche est triste). Son chemin va croiser celui de Charlie Manx, un homme lui aussi doté d’un étonnante pouvoir : lorsqu’il emmène des enfants dans sa voiture immatriculée NOS4A2, il peut accéder au monde me [...]

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