Notules lunaires n°285
AAAAAAAAH !
Dans le genre projet rigolo, Aaaaaaaah ! de Steve Oram se pose là. L’acteur, vu récemment dans The Canal, a recruté Alice Lowe, sa partenaire dans Touristes, pour la diriger dans cette comédie qu’il annonce comme un mélange de Roméo et Juliette et de La Planète des singes. Il n’y aura pas de dialogues distincts puisque les acteurs ne s’y expriment que par des cris, des grognements et des gesticulations en se comportant comme des animaux, un peu comme Alexandre Poncet quand on lui vole un Lego. On attend avec impatience l’inévitable scène d’accouplement en pleine saison des amours.
HELLEN KELLER VS. NIGHTWOLVES
Dans Helen Keller vs. Nightwolves de Ross Patterson, un petit village est terrorisé par des loups qui dévorent les yeux et les oreilles de la populace. Rendues aveugles et sourdes, les victimes errent dans les rues telles des âmes en peine, se prennent des lampadaires et n’entendent pas les voitures arriver quand elles traversent. Bref, c’est un massacre. Mais tout espoir n’est pas perdu puisque Helen Keller, qui, comme chacun sait, est déjà aveugle et sourde, a développé grâce à son infirmité un art de la guerre digne d’un ninja. Armée de couteaux de boucher, elle va semer la panique dans les rangs des canidés. Jessie Wiseman (Bellflower) et Lin Shaye (la médium d’Insidious) se partagent le rôle d’Helen jeune et vieille, et le brushing toujours impeccable de Barry Bostwick est lui aussi de l’aventure. On aimerait pourtant parfois être aveugle et sourd, comme lorsque Raphaël entonne sa dernière chanson pendant que Mathilde Serrell montre ses dents au Grand journal de Canal+…
ABOMINATION
Spécialiste de l’horreur surnaturelle philippine (Sigaw,, The Road, La Famille Bélier), Yam Laranas rempile avec Abomination, où une jeune femme retrouvée inconsciente dans la rue affirme être une personne brutalement assassinée deux mois plus tôt. Son entourage étant moyennement convaincu, elle s’évade de l’hôpital psychiatrique où elle est enfermée afin de prouver son identité et découvrir la vérité sur sa vie, sa mort et son meurtre. Voilà une histoire qui rappelle le jour où Gilles Esposito s’est pointé à la rédaction en affirmant être Jean Rollin, histoire de pouvoir monter un casting de nymphettes pour soi-disant tourner un film de vampires en pleine nuit dans le cimetière de Montmartre.
THE LAST CASE OF AUGUST T. HARRISON
Après avoir rendu hommage à Fritz Lang dans Doctor Mabuse, Ansel Faraj s’attaque à Val Lewton et Howard Phillips Lovecraft dans The Last Case of August T. Harrison, qui se penche sur l’aventure d’un privé (Jerry Lacy de la série Dark Shadows) chargé d’enquêter sur une disparition. Au fur et à mesure de ses recherches, il met à jour une terrible conspiration liée aux écrits de Lovecraft. Il réalise alors peu à peu que l’oeuvre de l’auteur de Providence n’était pas que de la fiction. Puis il voit l’innommable et s’évanouit.
BASTARD
Un flic alcoolique aux tendances suicidaires, un frère et une soeur fuyant on ne sait quoi, un couple de serial killers qui vient de convoler en justes noces et voyagent en stop… Tous ces personnages se retrouvent par hasard dans un bed and breakfast paumé près d’un lac en pleine montagne. Le lieu idéal, en somme, pour échapper à ceux qui les poursuivent et oublier leur vie quotidienne quelque peu agitée. Ce qu’ils ignorent, c’est que le B&B va devenir le théâtre de meurtres sanglants commis par un mystérieux tueur masqué qui va faire de chacun d’eux non seulement un suspect, mais aussi une potentielle victime. Fraîchement diplômés de la prestigieuse USC, les réalisateurs Patrick Robert Young et Powell Robinson annoncent Bastard comme un mélange de Halloween (c’est pas très original, ça) et de Carnage (ça l’est déjà un peu plus), ce que semble confirmer un buzz de festival très positif. On sait cependant à quel point il faut se méfier des rumeurs propagées par des gens qui découvrent un film médiocre après en avoir vu douze autres affreusement nuls et qui, du coup, ont l’impression d’être tombés sur une pépite !
THE GIFT
On connaît Jason Blum pour ses films d’horreur, mais moins pour ses thrillers psychologiques (tournés eux aussi à peu de frais pour ne prendre aucun risque). Ainsi, c’est à lui qu’on doit Whiplash, le remake jazzy de Full Metal Jacket qui a prouvé qu’il était possible de gagner un Oscar si on jouait un senior chauve et musclé qui crie très fort en t-shirt moulant, un peu comme dans Cauchemar en cuisine. Réalisé par l’acteur Joel Edgerton (chauve dans Exodus), The Gift s’intéresse à un couple sans histoires (Jason Bateman et Rebecca Hall) dont la route croise celle de Gordo (Edgerton), un drôle de type qui prétend être un pote de lycée du mari. Ce dernier dit ne pas s’en souvenir mais finit par retrouver la mémoire, Gordo ne cessant de se trouver sur leur chemin. Il devient de plus en plus gênant, d’autant qu’il détient un secret honteux apte à mettre en péril le couple. Voilà une histoire qui rappelle celle du jour où l’un de nos rédacteurs s’est rendu dans un sauna gay en province et où il est tombé nez à nez avec l’un de ses collègues qui avait de la famille dans la région. Pas sûr que la femme de celui qui est marié aimerait l’apprendre, mais l’intéressé se reconnaîtra et peut me passer un coup de fil pour qu’on en discute.
SINISTER 2
On avait aimé Citadel, mais on avait moins aimé Sinister. La présence de Ciarán Foy à la réalisation de Sinister 2 est donc plutôt une bonne chose, même si l’oiseau de proie Jason Blum est toujours à la production. Cette fois, l’histoire se passe à la campagne, dans une maison marquée par un passé inavouable. C’est là qu’une mère célibataire interprétée par Shannyn Sossamon (surnommée Janine Saumon et vue dans Catacombs) élève ses deux fils jumeaux âgés de neuf ans, qui vont devenir la cible du terrifiant démon Bughuul. C’est tout de même un peu plus excitant que de voir Xavier Dolan avec une perruque blonde dans Tom à la ferme.
THE VATICAN TAPES
Après avoir commis avec Brian Taylor les deux Hyper tension, Ultimate Game et Ghost Rider 2 : l’esprit de vengeance, ce qui dénote une belle régularité dans le portnawak, Mark Neveldine passe à la réalisation en solo avec The Vatican Tapes, produit non pas par Jason Blum mais par Chris Morgan, l’homme de Fast & Furious. On y verra un prêtre latino (Michael Peña, qui a refusé de jouer un Africain) et un prêtre black (Djimon Hounsou, qui a refusé de jouer un Mexicain) être chargés par Sa Sainteté le Pape de recenser les manifestations de Satan chez les possédés. Leur mission les amène à enquêter sur le cas d’une jeune femme qui semble donner des signes de possession satanique, mais l’exorcisme va très mal se passer. S’agissant d’un (semi) found footage et connaissant la propension de Neveldine à filmer de la manière la plus tordue possible pour faire joujou avec sa caméra en dépit du bon sens et du bon goût, on ne serait guère surpris que le Diable y soit lubrique et les curés badass. Dommage que Jason Statham n’ait pas endossé la soutane !
THE VISIT
Cinéaste en perte de vitesse depuis maintenant un bon moment, M. Night Shyamalan se recycle à la télé avec la série Wayward Pines (avec Janine Saumon) et… chez Jason Blum, qui a dû profiter de la situation pour le payer le moins cher possible pour son nouveau film, The Visit. On y verra un frère et sa soeur passer le weekend dans la f [...]
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