Toujours inactif depuis son décevant Maps to the Stars, David Cronenberg était l’invité vedette du festival, où il bénéficiait du statut de président du jury international. Une tâche que le Canadien a assurée avec assiduité, en dépit de la canicule et, surtout, de la mouche qui s’est introduite dans la salle de projection pendant toute la durée de la manifestation pour titiller le metteur en scène de… La Mouche ! Outre une poignée de titres déjà traités dans ces pages (Climax, Hérédité et Under the Silver Lake), la sélection de cette cuvée 2018 offrait une palette assez garnie en matière d’inédits. Présenté en ouverture, Time Share a quelque peu déçu. Non pas que le résultat soit foncièrement mauvais (belle photo en Scope, interprétation de qualité), mais on peut légitimement regretter que cette satire du mercantilisme estival perde de sa force trash en répétant ad nauseam les mêmes ressorts dramatiques. Plus sérieux dans leur démarche, Tigers Are Not Afraid (vu au PIFFF 2017), Meurs, monstre, meurs (voir le compte-rendu de Cannes 2018) et When the Trees Fall (un conte initiatique ukrainien) ont cherché quant à eux à marier le cinéma fantastique au drame intimiste, non sans un certain talent. Au jeu des comparaisons, on retiendra surtout le troisième, qui parvient à traiter son sujet (les tribulations d’une adolescente souhaitant échapper à la pression de son village natal) avec un sens du naturalisme assez remarquable [...]