Miraï, ma petite soeur de Mamoru Hosoda

Miraï, ma petite soeur

Formé chez les Digimon (dont il avait réalisé le long-métrage en 2000), Mamoru Hosoda s’est envolé dans les hautes sphères de l’animation japonaise en 2006, avec le sublime La Traversée du temps. À raison d’un film tous les trois ans, le cinéaste s’est peu à peu métamorphosé en Spielberg japonais. Les attentes autour de Miraï, ma petite soeur étaient par conséquent démesurées, et brouilleront peut-être la lecture d’une oeuvre plus « simple » qu’à l’accoutumée…
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Kun, quatre ans, est le fils d’un architecte à succès et d’une cadre accaparée par son travail. La naissance de Miraï, sa petite soeur envahissante, va révéler ses frustrations et le transformer en petit diable invivable. Voilà donc le synopsis, a priori très terre-à-terre, du dernier ouvrage de Mamoru Hosoda. Également scénariste, l’auteur insiste dès l’introduction sur l’échelle ultra intimiste de son intrigue, et va jusqu’à répéter à cinq reprises un plan aérien équivoque, débutant sur un panorama urbain sans fin pour s’arrêter sur la demeure des héros. Structurée de façon ingénieuse (lire interview), la petite maison en question forme un microcosme qui aurait pu asphyxier l’intrigue, mais elle permet au contraire au public de se mettre au même niveau que Kun. Il faut dire que les caprices incessants du gamin (assez insupportables en VO, mais atténués en VF) nécessitent un véritable effort de projection de la part du spectateur, qui se retrouve confronté à un portrait d’enfant sans concession. Crédible dans ses excès, pouvant passer du petit bonhomme le plus mignon (ses réveils dans des positions invraisemblables parleront à tous les parents) à une boule de nerfs à vif en l’espace de quelques secondes, Kun n’est jamais là, contrairement à la plupart des gosses de télé ou de ciné, pour séduire le public. En construction, que ce soit physiquement ou sur le plan émotionnel, ce mini antihéros s’adresse les mêmes reproches que ceux que lui réservent les spectateurs, et le récit de Hosoda va s’évertuer à le confronter à ses nombreux paradoxes.



SERIOUS FANTASY 
S’il décrit une famille japonaise très actuelle, et glisse au passage un message ouvertement progressiste, Hosoda ne veut pas se co [...]

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