Michael Caine et l'espionnage

Exactement 50 ans séparent KINGSMAN : SERVICES SECRETS de IPCRESS – DANGER IMMÉDIAT, le tout premier film d’espionnage de Michael Caine. Cinquante années pendant lesquelles l’acteur n’a jamais vraiment abandonné le terrain de jeux des barbouzes.

Bien calé dans un fauteuil club du meilleur cuir, un verre de whisky pur malt à la main, habillé d’un costume taillé sur mesure… Ainsi se présente Michael Caine, 80 printemps, dans Kingsman : services secrets. Il y interprète Arthur, probable « Sir » Arthur et possible « Lord » Arthur. Le tenant de la tradition en somme, dans un rôle qui constitue pour le comédien la quatorzième incursion dans le genre espionnage depuis 1965, année de Ipcress – danger immédiat, dans lequel Caine incarne Harry Palmer, un agent aux antipodes du « Sir » Arthur de Kingsman

De « basse » extraction, Palmer s’exprime même avec un fort accent cockney. C’est dire s’il n’appartient pas à l’aristocratie du métier, issue des plus grandes universités du pays. Il se situe aux antipodes, lui l’ancien malfrat auquel l’engagement dans la Marine permet de se racheter une conduite. Avant que les services secrets ne le recrutent, malgré son insolence et sa nette inclinaison à défier l’autorité.

PALMER, HARRY PALMER

« Len Deighton a imaginé Harry Palmer en réaction à James Bond » confirme Michael Caine. « Palmer et Bond n’ont rien en commun. Le premier est un type ordinaire, pas un héros. Il cuisine, porte, comme moi, des lunettes. Les responsables du studio en ont été consternés. Je me souviens encore de leurs propos : « Mais aucun héros ne porte des lunettes depuis Harold Lloyd, un comique de l’époque du muet ! Pourquoi cuisine-t-il ? À l’écran, il n’y a que les tapettes qui cuisinent ! ». » Résolument anticonformiste, flegmatique, ironique, cynique, Harry Palmer permet à Michael Caine d’accéder au rang de vedette. Un rôle refusé par Christopher Plummer et Richard Harris, au centre de Ipcress – danger immédiat qui, produit par Harry Saltzman (au même poste sur les neuf premiers James Bond !), bénéficie de la mise en scène ultra baroque du Canadien Sidney J. Furie. 

Le film connaît un si grand succès que la production joue les prolongations avec deux suites immédiates : Mes funérailles à Berlin (1966) de Guy Hamilton, puis Un cerveau d’un milliard de dollars de Ken Russell (1967) dans lesquels Harry Palmer, plus désabusé que jamais, exfiltre un Colonel du KGB de RDA et met fin aux activités d’un anticommuniste prêt à détruire l’URSS par l’intermédiaire d’un super ordinateur. Des séquelles qui obéissent à la personnalité de leur réalisateur respectif : l’une d’un bel académisme, l’autre délirante.  [...]

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