Memories of Japan

Le cinéaste coréen est allé visiter ses voisins pour les besoins de l’anthologie Tokyo ! Il nous explique comment il a utilisé toutes les ressources du décor urbain nippon pour transformer son segment, le bien nommé Shaking Tokyo, en une fable science-fi
Array

Comment avez-vous été impliqué dans le projet ?
J’ai été le premier cinéaste choisi, début 2006. Alors que j’étais en pleine post-production de The Host, les producteurs du triptyque sont venus à moi et m’ont demandé si cela m’intéresserait de réaliser un film consacré à Tokyo, et devant être tourné dans cette ville. Du moment que je respectais ces deux consignes, j’étais complètement libre de faire ce que je voulais.

Vous étiez aussi intéressé par la perspective de tourner dans une langue étrangère ?
Effectivement, je ne parle pas du tout le japonais. Pour moi, c’était donc un défi de diriger une équipe étrangère, avec des dialogues écrits dans une autre langue que le coréen. Au départ, j’étais très inquiet, mais l’expérience s’est révélée très joyeuse et positive. J’ai vite compris que les émotions se transmettaient facilement aux acteurs et aux techniciens, jusqu’aux moindres nuances. En fait, la langue est une barrière invisible.

En choisissant de traiter le phénomène des « hikikomori », vous vouliez adresser un clin d’œil aux geeks, spectateurs naturels d’une histoire de monstre géant comme The Host ?
(Rires) Je n’y avais jamais pensé jusqu’à maintenant, mais je serais très content si, parmi ceux que vous appelez les geeks, un ou deux pouvaient voir mon segment et éprouver le désir de toucher quelqu’un d’autre. C’est mieux que de toucher un ordinateur ! Plus sérieusement, l’idée de départ est née de l’impression que m’ont donnée les Tokyoïtes, qui m’ont paru très solitaires. Le mot « hikikomori » est ainsi la contraction de deux termes japonais signifiant « tirer » et « enfermer », pour désigner ces gens qui se retirent à l’intérieur de quelque chose. En préparant le segment, j’ai d’ailleurs rencontré un homme qui a réussi à échapper à cette existence, et qui partage aujourd’hui son expérience en travaillant dans un centre d’aide aux hikikomori. Il a vécu 11 ans chez lui, avec la c [...]

Il vous reste 70 % de l'article à lire

Ce contenu éditorial est réservé aux abonnés MADMOVIES. Si vous n'êtes pas connecté, merci de cliquer sur le bouton ci-dessous et accéder à votre espace dédié.

Découvrir nos offres d'abonnement

Ajout d'un commentaire

Connexion à votre compte

Connexion à votre compte