MÊME PAS PEUR

Cette édition porte-bonheur (parce que septième) du festival réunionnais a démontré une nouvelle fois l’éclectisme d’une démarche célébrant le « protéiformisme » fantastique à travers une explosion de saveurs insidieuses et cauchemardesques.
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On nous avait prévenus, voilà un festival fantastique singulier. Et pas seulement parce que Même pas peur se tient avec succès à la Réunion depuis 2011, à Saint-Philippe, dans le sud sauvage, recoin le plus isolé et volcanique de l’île. Une anecdote révélatrice : sitôt débarqués de l’avion, nous étions conviés par la réalisatrice Aurélia Mengin, codirectrice de la manifestation avec Nicolas Luquet, à visiter le musée de son père, artiste contemporain. Tourisme de circonstance ? Que nenni ! Un judicieux prélude, avec effet de sidération à la clé. Car le domaine de Vincent Mengin-Lecreulx, c’est un peu le rêve fou de Fitzcarraldo matérialisé : une utopie artistique dans une jungle luxuriante où se côtoient nécropole fantasque, sculptures surréalistes, célébrations d’Éros et Thanatos hantées par les fantômes catcheurs du Bourreau de Béthune et de l’Ange blanc… C’est ici qu’Aurélia a grandi et s’est nourrie d’un fantastique qui échappe à toutes les définitions geeks. Rien de surprenant, donc, lorsqu’enfin arrivés à Saint-Philippe, nous la retrouvions sur la scène du festival, le personnifiant physiquement à chaque présentation, une installation de son père à ses côtés, avec mannequins aveugles et fière guillotine d’où pendent bobines de celluloïd, le tout baigné d’éclairages à la Mario [...]

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