Madgazine n°342

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SÉRIE
RATCHED SAISON 1 De Ryan Murphy & Evan Romansky 
Disponible sur Netflix Si l’idée d’explorer en format sériel les origines de la terrible infirmière incarnée par Louise Fletcher dans Vol au-dessus d’un nid de coucou revient au nouveau venu Evan Romansky, le développement, la production et la patine artistique du show sont du Ryan Murphy pur jus. Le décor renvoie évidemment à la deuxième saison d’American Horror Story, son découpage en zones mentales aux couleurs saturées évoque les intérieurs bourgeois de la famille Mott dans l’arc Freak Show ou la demeure de Gianni Versace d’American Crime Story, le casting compte nombre de vétérans de ses productions… Surtout, cette première saison poursuit la veine thématique explorée par Murphy et ses ouailles dans la mini-série Hollywood, sortie sur Netflix en mai : une refonte d’événements historiques cruciaux à l’aune du regard de la communauté homosexuelle, dans une démarche uchronique rappelant fatalement celle de Quentin Tarantino dans Inglourious Basterds et Once Upon a Time… in Hollywood. En l’état, Ratched trahit sa proximité avec le film culte de Milos Forman pour se concentrer sur ce projet de réappropriation de la fiction à des fins militantes. Le pilote ne cache rien du sinistre traitement de choc réservé aux pensionnaires lesbiennes de l’institution psychiatrique, le dernier épisode se clôt dans un éden paradisiaque où les femmes peuvent vivre leur passion en paix. Entre ces deux moments, la narration s’égare dans des digressions feuilletonnantes baroques, donnant parfois l’impression que le show ne sait pas encore exactement sur quel pied danser. Série A sur les errements de la psychiatrie made in USA ? Série B sexuée et gore ? Aperçu de ce qu’aurait donné Sucker Punch s’il n’avait pas été réalisé par un adolescent de douze ans priapique ? Pendant queer de l’odieuse manie des marketeux de chez Disney d’expliciter le moindre élément de la saga Star Wars ? Selon le plan de travail annoncé, Romansky et Murphy ont encore trois saisons pour préciser leur dessein. 

F.C. 



JEUX VIDÉO
MORTAL SHELL
HELLPOINT
Cold Symmetry/Cradle Games
PC, PS4 & ONE
Inlassablement, les « souls-like » se suivent mais ne se ressemblent pas. Bien que l’on puisse historiquement remonter jusqu’à Demon’s Souls, c’est sans conteste la formule Dark Souls qui est parvenue à s’imposer auprès des joueurs mais aussi du grand public qui, étonnamment, a plébiscité cette série d’action-RPG exigeante en termes de gameplay rigoureux comme de level design touffu. Deux composantes fondamentales d’un néo-genre que nombre de développeurs ont repris à bon compte. Dans Mortal Shell, le joueur est balancé sans autre forme de procès dans un univers de dark fantasy cryptique dont l’univers se dévoile de façon sibylline, tandis que dans Hellpoint, l’action prend place sur Irid Novo, une station spatiale abandonnée sur un astéroïde qui gravite autour d’un inquiétant trou noir.
Mais dans les deux cas, le joueur incarne une « coquille » vide qui doit, combat après combat, s’affirmer face à l’adversité (qui prend ici de multiples formes allant de la créature humanoïde au spectre désincarné, en passant par le cyborg détraqué) par le biais, encore une fois, d’un système de jeu punitif. Dans Mortal Shell, la possibilité de « durcir » son corps est une nouvelle méca [...]

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