Madgazine n°329
JEU VIDÉO
DAYS GONE / WORLD WAR Z
Sony Interactive/Focus Home Interactive
PC, PS4 & ONE
Désormais incontournable, la figure de l’infecté, déclinaison post-moderne du classique mort-vivant, n’en finit plus de nourrir l’industrie du divertissement et plus particulièrement celle des jeux vidéo. En témoigne l’arrivée concomitante de Days Gone et World War Z, qui surfent avec opportunisme (et néanmoins adresse et allégresse) sur le genre. Création 100 % originale pour l’une, nouvelle adaptation d’un livre à succès pour l’autre, les deux oeuvres ont en commun un cadre post-apocalyptique grandeur nature : alors qu’une pandémie mondiale a décimé la quasi-totalité de l’espèce humaine, des survivants luttent contre des millions de créatures stupides et féroces. Des infectés qui, dans les deux cas, se sont regroupés instinctivement sous forme de hordes se déplaçant et attaquant comme une seule entité. Que ce soit dans la peau d’un motard esseulé sur les routes sinistrées de l’Oregon ou au sein d’une escouade de barbouzes en mission aux quatre coins de la planète, la mise en scène viscérale est soutenue à la fois par l’emploi d’une caméra à l’épaule et par un game design privilégiant les attaques de groupe à l’aide d’une intelligence artificielle élaborée. Des outils visuels, et par conséquent narratifs, intelligemment intégrés dans des boucles de gameplay qui génèrent, autant dans Days Gone que dans World War Z, un puissant sentiment d’urgence et l’impression de revivre sans cesse le dernier acte du Zombie de Romero.
B.P.
B.O.
CANNIBAL HOLOCAUST
De Riz Ortolani
Beat Records
Aussi culte que le film de Ruggero Deodato qu’elle accompagne, la musique de Cannibal Holocaust n’était, jusqu’ici, disponible que sous la forme d’un album de dix titres rassemblés sur une galette d’un peu plus de 30 minutes. Cette nouvelle édition double le nombre de morceaux pour une durée totale de 58 minutes. Il aura donc fallu près de 40 ans pour avoir enfin entre les mains l’intégrale du score et le résultat est à la hauteur de l’attente : si les inédits se bornent à reprendre les thèmes déjà connus, ils en offrent des variations captivantes pour tout fan qui se respecte et mettent encore plus en lumière la singularité de la partition. Accords de guitare folk et cordes voluptueuses pour le thème principal champêtre dont le romantisme, typiquement latin, offre un contraste saisissant avec le sujet du film et ses images. Puis pulsations électroniques obsédantes, nappes synthétiques anxiogènes, violons plaintifs à la Pino Donaggio : le mélange est sacrément casse-gueule et reste pourtant d’une étonnante cohérence stylistique, même lorsqu’il s’autorise des écarts dans un funk italien délicieusement daté. L’occasion de rappeler à quel point le compositeur de Mondo Cane fut essentiel dans l’Histoire du bis italien, l’homme ayant oeuvré pour les plus grands : d’Antonio Margheriti à Lucio Fulci en passant par Umberto Lenzi, Sergio Corbucci, Tonino Valerii, Enzo G. Castellari ou Massimo Dallamano, sans oublier sa deuxi [...]
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