Madgazine n°328

SÉRIE 
LOVE, DEATH & ROBOTS 
De David Fincher & Tim Miller
Disponible sur Netflix
C’était il y a une décennie : la Paramount annonçait son intention de ressusciter l’esprit Métal hurlant, après les omnibus Heavy Metal (1981) et Heavy Metal 2000 (2000), via un film à sketches au générique duquel étaient annoncés Kevin Eastman (créateur des Tortues ninjas et un temps propriétaire du magazine US Heavy Metal, dérivé du vaisseau mère français), Zack Snyder, Gore Verbinski, Rob Zombie, Guillermo del Toro, James Cameron et David Fincher, également producteur du bestiau. Le projet mord la poussière puis tombe dans l’escarcelle de Robert Rodriguez, sans jamais se concrétiser. De son côté, Fincher continue à caresser l’idée d’une anthologie animée horrifico-SF, qu’il développe avec Tim Deadpool Miller, et auquel seul Netflix acceptera d’apporter son soutien. Le résultat : 18 courts-métrages n’excédant jamais 20 minutes, tous réalisés par des équipes et des studios différents (même si certains produisent plusieurs épisodes). Logique, donc, que la principale qualité de Love, Death & Robots soit son foisonnement artistique, la série alternant le photoréalisme bluffant (la palme revenant à Lucky 13, produit par Sony Pictures Imageworks, sorte de relecture futuriste de La Mascotte de Steven Spielberg), l’approche pixarienne (Three Robots), le cartoon US traditionnel (Suits, Sucker of Souls). Reste qu’avec une telle quantité de courts, un marasme scénaristique est inévitable, et une grosse portion de ces épisodes s’apparente à un ride bourrin prétexte à une démo technique sans âme (Suits, Secret War, Blindspot…). Mais lorsque la sauce prend, la claque est monumentale. L’expérimentation live/animation (à la main !!) de The Witness de Alberto Mielgo (consultant sur Spider-Man : New Generation, et ça se voit) accouche d’un fascinant et vénéneux anneau de Moebius scénaristique tandis que l’extrapolation steampunk/fantômes chinois de Good Hunting crée un univers unique. Quant aux visions horrifiques de Sonnie’s Edge, Beyond the Aquila Rift et Shape- Shifters, elles constituent avec The Witness la part la plus incarnée et charnelle de Love, Death & Robots (avec une mention spéciale pour le troisième), et prouvent que le full CGI, lorsqu’il sert un propos et une vision, peut être un redoutable vecteur d’émotion.

L.D.




B.D.
VAMPIRE STATE BUILDING
De Charlie Adlard, Ange & Patrick Renault
Soleil
Après avoir mis en cases les zombies de The Walking Dead, l’Anglais Charlie Adlard s’associe à un trio d’auteurs français (Patrick Renault est scénariste de bédé et de télé, « Ange » est la contraction d’Anne et Gérard, un duo d’auteurs ultra productif oeuvrant également dans la bédé, mais aussi dans la littérature fantastique) pour invoquer cette fois une horde de vampires qui prend possession de l’Empire State Building afin d’accomplir une prophétie apocalyptique. Si la promo vante un croisement entre Blade et Piège de cristal (ce qui n’est pas faux), on pense surtout à une rencontre entre Prince des ténèbres de Carpenter (pour les vampires/clochards qui s’éveillent à l’appel de leur maître et prennent d’assaut un lieu clos) et à la [...]

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