Madgazine n°327

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JEU VIDÉO 
METRO EXODUS 
Deep Silver
PC, PS4 & ONE
Ultime rejeton d’une trilogie noire comme l’ébène entamée avec Metro 2033 – adaptation du best-seller dystopique de l’écrivain russe Dmitri Gloukhovski –, Metro Exodus ouvre enfin son terrain de jeu au champ des possibles grâce à l’expertise du studio ukrainien 4A Games, peuplé de vétérans à l’origine du mémorable S.T.A.L.K.E.R., astucieux acronyme anglais pour « Pilleurs, Transgresseurs, Aventuriers, Solitaires, Tueurs, Explorateurs et Voleurs ». Une note d’intention qui imprègne désormais toutes les strates de la licence Metro, peu avare en thématiques délétères implantées dans un univers uchronique, où la Russie n’est plus qu’un champ de ruines après une guerre nucléaire. La survie, toujours au coeur du propos de la série, contraint Artyom, le protagoniste principal, à quitter les souterrains de Moscou accompagné des membres de l’Ordre de Sparte afin d’explorer les terres orientales d’un pays complètement ravagé. Jeu d’aventure glissant petit à petit vers le survival naturaliste en monde semi-ouvert, Metro Exodus, dont l’esthétique froide et désincarnée porte une fois de plus les stigmates dépressifs de l’ère soviétique, alterne avec un certain sens du rythme progression en huis clos dans les sinistres tunnels du métro moscovite et échappées suffocantes – avec port du masque vivement conseillé – sur des terres plus ou moins irradiées. C’est peu dire qu’on ressort du jeu – intégralement doublé en russe pour une immersion totale – avec une sacrée gueule de bois.

B.P.



SÉRIE
HAPPY ! SAISON 1
De Grant Morrison & Brian Taylor
Zone B et Zone 2. Éléphant Films
Ex-flic véreux devenu tueur à gages autodestructeur à la dégaine de clodo, Nick Sax se met à voir une licorne cartoonesque après avoir survécu à une crise cardiaque. Cet ami imaginaire va l’aider à retrouver une petite fille, kidnappée par un tueur déguisé en père Noël… Trash, malpoli, speed, méta, mais aussi touchant, Happy ! est une série avec du coeur et des poils autour. Avec ses allures de Qui veut la peau de Roger Rabbit ? revu et corrigé par Tarantino, cette adaptation d’un comic-book de l’Écossais Grant Morrison doit beaucoup à Brian Taylor : ici affranchi de son complice Mark Neveldine, le coréalisateur des Hyper tension met en scène cinq des huit épisodes de la saison avec une énergie qui ferait passer Michael Bay pour un moine zen. À l’image du pléonastique point d’exclamation du titre, qui contient tout entier l’hystérie de ce conte de Noël sous crack.
Mais Happy ! est avant tout le « Christopher Meloni Show », la meilleur bande démo possible pour ce comédien trop souvent sous-estimé : remarquable dans le registre dramatique dans la série carcérale Oz et les premières saisons de New York – unité spéciale, il s’adonne régulièrement à la comédie, comme le prouve le rôle du cuistot frappadingue de la colonie de vacances de Wet Hot American Summer. Il trouve ici le rôle de sa vie. Le coffret offre en outre un livret très éclairant sur l’oeuvre de Morrison rédigé par Xavier Fournier, ainsi qu’un entretien vidéo avec Thierry Mornet (des édit [...]

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