JEU VIDÉO
RESIDENT EVIL 2 
Capcom
PC, PS4 & ONE
Réinvention magistrale qui puise directement aux racines d’un jalon du survival horror sorti sur PlayStation il y a déjà plus de 20 ans, le remake de Resident Evil 2 est au jeu d’origine ce que Resident Evil 4 était aux précédents opus de la saga. À savoir une relecture moderne qui rompt radicalement avec la doctrine fondamentale de la série en optant pour un style sinon documentaire, en tout cas dans l’esprit d’un reportage caméra à l’épaule, limitant ainsi considérablement le champ de vision du joueur. Cette perspective rapprochée permet d’évoluer dans un monde intégralement en 3D temps réel dont on ne perçoit qu’une bribe à la fois ; un processus de mise en scène que le nouveau Resident Evil 2 exploite avec brio par le biais, notamment, d’un Tyran plus menaçant que jamais dans sa traque infernale du joueur. L’idée de densifier la narration en mettant en avant deux scénarios où chacun des protagonistes (Leon et Claire) vit sa propre histoire – tout en constatant les actions de l’autre – permet d’instaurer un suspens et des respirations bienvenus. Néanmoins, le véritable génie de Resident Evil 2 se situe encore dans ces phases de fuite parfois inévitables, à l’origine d’une introspection qui pousse délibérément le joueur à s’interroger sur la nature même de la figure du héros, comme Romero l’avait fait avant lui. Rester planqué ou aller au charbon, telle est la question.

B.P. 



LIVRE
POSSESSION D’ANDRZEJ ZULAWSKI : TENTATIVES D’EXORCISME
De Jérôme D’Estais
Rouge Profond
Près de 38 après sa conception, Possession n’a rien perdu de son pouvoir de fascination. Totalement inclassable (horreur ? Drame ? Comédie noire ?), le film du regretté Andrzej Zulawski a en effet influencé pléthore de cinéastes français (Pascal Laugier et Nicolas Boukhrief en tête) qui n’ont jamais oublié la découverte de cet ovni auquel ce petit livre est entièrement consacré. Une façon pour son auteur, Jérôme d’Estais, de chercher à comprendre – et dompter – le lien qui l’unit à cette oeuvre décrite, dès l’introduction, comme une « déflagration qui me prit par surprise et dont j’étais encore loin de deviner les effets ». Ne vous attendez donc pas à un ouvrage historique relatant en détail les coulisses du classique de Zulawski, mais plutôt à une analyse subjective où d’Estais s’interroge sur le rapport obsessionnel qu’il entretient avec un long-métrage à la fois cérébral et intuitif, beau et laid, bouillonnant et mortifère. Une dualité que ces Tentatives d’exorcisme parviennent à retranscrire de façon assez poussée, même si le style tout en asyndète de l’auteur en refroidira certains. On regrettera également que la maquette se montre un peu trop scolaire en multipliant les (petites) captures d’écran au détriment de la fluidité de lecture. Quelques griefs que les aficionados de Possession sauront oublier pour se plonger dans cet ouvrage synthétisant avec fièvre et rigueur l’ADN d’une oeuvre qui n’a pas fini de nous fasciner.

J.-B.H.



B.O.
THE REINCARNATION OF PETER PROUD
HIDER IN THE HOUSE 
De Jerry Goldsmith et Chistopher Young
Intrada

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