Madgazine n°323

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JEU VIDÉO 
ASSASSIN’S CREED ODYSSEY 
RED DEAD REDEMPTION 2 
Ubisoft + Rockstar Games
PC, PS4 & One
Les deux cadors… ou plutôt, les deux MASTARDS de l’open world sont de retour à trois semaines d’intervalle pour se poser d’emblée comme les nouveaux standards du genre. Car The Witcher 3, qui est passé par là entre-temps, a bouleversé une routine pourtant bien établie et a poussé ces deux célèbres licences à embrasser des avancées significatives : tout d’abord, une composante RPG essentielle et qui ne se résume plus seulement à quelques statistiques à faire grimper. En effet, la véritable dimension du rôle qu’incarne le joueur au sein d’un macrocosme vivant et interdépendant est désormais prise très au sérieux par des créatifs qui n’aiment rien tant que de confronter des points de vue antagonistes. À charge du joueur, donc, d’opérer des choix qui lui sont propres en fonction de ses penchants idéologiques. Par ailleurs, l’épaisseur narrative de la trilogie initiée par CD Projekt – aidée il est vrai par une série de romans – a contraint les équipes de scénaristes d’Ubisoft et Rockstar à densifier encore un matériau d’origine déjà costaud : la mythologie grecque durant la guerre du Péloponnèse dans le cas d’Assassin’s Creed Odyssey versus l’aboutissement de la conquête de l’Ouest portée par la Destinée Manifeste dans Red Dead Redemption 2. Deux toiles de fond plus qu’ambitieuses, où évoluent nombre de protagonistes à la personnalité affirmée et au milieu desquels le joueur sera sans cesse moralement tiraillé. Vous cherchiez de quoi vous occuper pour ces prochaines années ?

B.P. 



LIVRE
MEMORIES OF MURDER – L’ENQUÊTE
De Stéphane Du Mesnildot
La Rabbia/Actes Sud
Six mois après son premier volume consacré à Sorcerer de William Friedkin, la collection « Uncovered » célèbre le quinzième anniversaire de Memories of Murder. Symbole de la renaissance du cinéma sud-coréen au même titre que Old Boy de Park Chan-wook, le chef-d’oeuvre de Bong Joon Ho a droit à un décryptage très précis sous la plume de Stéphane Du Mesnildot, déjà responsable en 2004 d’un essai sur Jess Franco et en 2011 d’une étude du film de fantômes japonais. Transformant le cinéaste en profiler amateur, la préparation maniaque du long-métrage inspire l’un des chapitres les plus passionnants de ce making of très riche en interviews et en illustrations inédites (story-boards, photos de repérages, plans de décors, etc.). Toutefois, le manuscrit fait surtout la différence grâce à sa contextualisation très aboutie. L’auteur s’efforce en effet de retracer les transformations sociales, politiques et militaires de la Corée du Sud des années 1970 au début des années 2000, et décrit dans ce cadre la naissance d’une cinéphilie moderne, accélérée par l’allégement progressif de la censure et la croissance du marché de la VHS. La filiation entre Memories of Murder et des classiques comme L’Étrangleur de BostonCruising ou Le Silence des agneaux est dès lors éclairée de façon très pertinente, là où on aurait pu craindre un name dropping très superficiel. Défini à la fois par des obsessions très personnelles et un bagage culturel évident, le bijou de Bong Joon Ho méritait bien un examen aussi érudit.

A.P.



JEU DE PLATEAU

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