Madgazine n°322
JEU VIDÉO SHADOW OF THE TOMB RAIDER
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Square Enix
PC, PS4 & One
Le dernier épisode mettant en scène les tribulations exotiques (mais aussi fondatrices) de Lara Croft vient conclure de fort belle manière une trilogie entamée avec panache par le bestial Tomb Raider, suivi d’un Rise of the Tomb Raider roboratif avec ses combats militaires à rallonge et son setting post-soviétique tristement banal. Des écueils qu’évite d’emblée Shadow of the Tomb Raider via une ambiance crépusculaire teintée de fantastique mystique, tandis que l’exploration reprend ici enfin ses droits. Mais que les viandards se rassurent : Lara demeure un prédateur brutal et impitoyable évoluant dans des ruines perdues et une jungle luxuriante, où la chasse aux reliques a définitivement cédé sa place à la chasse à l’homme. Une manière pour elle – comme pour le joueur – de s’approprier un espace laissé en friche par ses précédents occupants, et qui deviendra son meilleur atout au moment de se hisser au sommet de la chaîne alimentaire. Et ça, les développeurs l’ont bien compris en multipliant les séquences de survie en milieu naturel qui fait passer Lara du statut d’aventurière à celui de rescapée isolée en plein coeur d’un territoire hostile. Un renversement idéologique bienvenue dans une proposition qui finissait par sonner creux à l’orée des années 2000 à force d’enquiller les expéditions fantaisistes et déconnectées d’une certaine forme de survivance originelle. En clair, avoir des états d’âme dans Shadow of the Tomb Raider, c’est la garantie de se faire dévorer par un monde qui n’en a pas.
B.P.
B.O. LES LEVRES ROUGES De François de Roubaix
Butler Records
Compositeur de Robert Enrico, José Giovanni et du Samouraï de Jean-Pierre Melville, François de Roubaix n’a signé le score que d’un seul film fantastique dans sa carrière, mais pas des moindres puisqu’il s’agit du bis arty Les Lèvres rouges, signé en 1971 par le Belge Harry Kümel avec Delphine Seyrig sous la courte nuisette transparente de la vorace comtesse Bathory. Inédite à ce jour en dehors d’un 45 tours incluant le thème Les Dunes d’Ostende, maintes fois samplée par la scène hip-hop US (Pray de Ice-T en tête), la musique est enfin éditée dans son intégralité sous un très bel écrin : à la fois sensuelle et catchy, étrange et mélancolique, gothique et audacieuse, elle peut légitimement être considérée comme un sommet du genre : les couleurs diaphanes de la harpe, les accents slaves du cymbalum et une rythmique étudiée ne sont pas sans rappeler le meilleur de John Barry et de Roy Budd – en plus expérimental via la bizarrerie des sonorités électroniques, mais avec une égale richesse d’orchestration. On se serait en revanche bien passé des remixes présents en bonus sur le CD (la version vinyle ne contient que le score), parmi lesquels un rap digne des Inconnus. Cette méchante faute de goût est rattrapée par un packaging rouge sang accompagné d’un livret dépliant qui reproduit l’affiche du film et propose un texte rédigé par le fils du compositeur, qui est également allé interviewer Kümel pour l’occasion.
C.D.
B.D.
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