Madgazine 321
SÉRIE
GHOUL de Patrick Graham
Netflix
Dans une prison militaire indienne, l’interrogatoire musclé d’un opposant politique accusé de terrorisme vire au carnage lorsqu’il s’avère que l’homme est possédé par un démon… Après les « direct to streaming » (façon The Cloverfield Paradox), Netflix essaye de nous refourguer des films sous forme de mini-série ! En seulement trois épisodes de 45 minutes, Ghoul est en fait un long-métrage coproduit par Blumhouse et tourné en Inde par le Britannique Patrick Graham.
Une fois ce tour de passe-passe marketing digéré, ce huis clos sanguinolent met le pays face à ses démons (au sens propre comme au figuré). Dans un futur (très) proche, la dictature militaire proclame que « les terroristes sont parmi nous » (comme un virus qui se répandrait parmi la population). La jeune héroïne, militaire de son état, a même balancé son propre père, ce qui provoquera le courroux de l’entité. « La goule nous montre nos péchés » révèle l’un des prisonniers. Le contexte politique est donc clairement au centre de cette production qui s’annonce tout d’abord comme une prometteuse relecture de L’Exorciste : la suite en mode paranoïa fasciste. Raté, puisque de nouvelles « règles » apparaissent à mi-parcours : Ghoul mange alors à tous les râteliers, de Hidden à Alien. Au final un gloubi-boulga généreux en hémoglobine et en jump scares, et dont le poisseux décor central – celui de la prison – laisse à pense que les geôliers se passent en boucle le DVD de Hostel.
R.N.
B.O.
COLOSSUS: THE FORBIN PROJECT de Michel Colombier
La-La Land Records
Premier titre d’une collection lancée par Universal dans le cadre d’un programme de restauration des scores de films produits par le studio (La Sentinelle des maudits de Gil Melle, Sierra torride d’Ennio Morricone et Airport 80 Concorde de Lalo Schifrin sont d’ores et déjà prévus), Colossus : The Forbin Project (Le Cerveau d’acier en VF) est un choix méchamment casse-gueule. D’abord parce que Michel Colombier, le compositeur de ce film de SF signé par Joseph Sargent en 1970, reste assez méconnu des béophiles en dépit d’une carrière qui va de Belmondo (L’Alpagueur, L’Héritier) à Eddie Murphy (Golden Child – l’enfant sacré du Tibet) en passant par Jacques Demy (Une chambre en ville), le néo-noir Contre toute attente, les parties synthétiques de Purple Rain et Enterré vivant, le premier (télé)film de Frank Darabont. Ensuite parce que Colossus… donne dans un style presque chambriste et très expérimental qui ne rend pas son écoute forcément très facile d’accès. Il serait pourtant dommage de s’arrêter à cette première impression, tant l’album dévoile peu à peu une musique où le mélange de l’orchestre et de l’électronique évoque le Jerry Goldsmith de La Planète des singes et de L’Âge de cristal, allié à des écarts typiquement seventies qui la rapprochent plus de Schifri [...]
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