Mad in France N°345

En 2012, le réalisateur Noé Vitoux nous avait scotchés avec L’Homme qui a tué Dieu, sorte de mondo d’auteur hallucinant filmé en pleine Amazonie avec le concours d’une tribu locale. Un contexte que le réalisateur retrouve aujourd’hui avec Bad Star, dans lequel un père cherche à venger la mort de sa fille dans un contexte d’occupation extraterrestre. Un court très ambitieux actuellement en postproduction.
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Sept ans après L’Homme qui a tué Dieu, tu es reparti en Amazonie. Pourquoi ?

Déjà, faire du genre en France c’est galère, alors faire du genre « engagé » c’est double peine. Comme tout le monde, j’essaie de faire produire mes films par le circuit classique. J’écris des scénarios et je les envoie à des prods. Personne ne me répond. Au bout d’un moment, j’en ai marre et je me tire avec ma caméra en Amérique du Sud. Je reviens souvent quelques mois plus tard, éreinté, avec un petit film autoproduit sous le bras en me disant que c’est la dernière fois. Du coup, je me remets à écrire des scénarios. Je les envoie à des prods. Personne ne me répond… C’est un schéma que je répète depuis 20 ans, mais cette fois, c’était un peu différent. J’avais besoin de créer un effet boule de neige, car je savais que le projet aurait besoin d’une grosse postproduction.


Comment as-tu retrouvé tes marques sur place ?

Je suis parti seul au Brésil. J’ai demandé à Celso Wao Xinto Oro Eo – mon assistant/coéquipier Oro Wari sur L’Homme qui a tué Dieu – de faire un break dans ses études pour me donner un coup de main. Ensemble, on a réussi à convaincre les chefs du village Oro Wari de nous laisser tourner dans la réserve indienne. Ils me connaissent presque tous car la première fois que j’y suis allé, j’avais onze ans. J’ai tourné plusieurs fois là-bas, ainsi qu’au sein d’autres tribus, mais c’est une longue histoire… On a persuadé les acteurs principaux, les frères Xidot et Patokwé, avec qui j’avais déjà travaillé, de jouer les frères Piyo et Patokwé à l’écran. Avec eux, on a lancé un groupe de théâtre sur place. La boule de neige a continué de grossir, le groupe de théâtre a été rejoint petit à petit par une vingtaine de jeunes Oro Waris. Ensemble, on a d’abord tourné deux petits courts-métrages de trois minutes pour s’échauffer pendant la prépa. Puis on a démarré le tournage de Bad Star. Une fois le tournage bouclé, je suis rentré en France et j’ai montré les images à une boîte de prod’, AS&M, pour Affreux Sales & Méchants, qui décide de me suivre sur la lourde postproduction et de se lancer dans la recherche de financements. J’ai aussi montré des images à Jan Kounen, qui est devenu le parrain du film. Grâce à un premier montage, la prod’ a pu intéresser une équipe pour les effets sp&eac [...]

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