Mad in France N°327

En décembre dernier, les spectateurs du PIFFF ont pu découvrir le court-métrage Les Appelés. Pendant 30 minutes, le réalisateur Matthias Couquet réussit à mêler une horreur lovecraftienne à la poésie lugubre de Maupassant. Ce récit de possession démoniaque prenant pour cadre la Grande Guerre est un bel exemple de la façon dont le cinéma de genre français pourrait réinvestir l’Histoire de son pays…
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D’où est venue l’idée des Appelés

La toute première version du scénario est née de la lecture et de la découverte consécutives du court roman Le Grand Dieu Pan de Arthur Machen et de la célèbre série de tableaux de Franz von Stuck, Le Pêché. À partir de ce double choc littéraire et esthétique m’est venu le noyau d’une histoire, autour d’un rêve prémonitoire et d’une figure féminine tour à tour angélique et diabolique, dans une ambiance très « fin de siècle ». C’est sur la base de ces éléments que nous avons développé un scénario avec mon ami Thomas Mercillon. 


Le centième anniversaire de l’armistice a-t-il été un déclencheur pour ce film ? 

Pas vraiment, mais ceci étant dit, nous avions dans l’idée, Thomas et moi, que Les Appelés pouvait et devait s’inscrire dans ce moment précis de l’Histoire. 


As-tu une relation particulière avec cette époque ? 

Le souvenir de la Grande Guerre a toujours été prégnant dans ma famille, et c’est une période qui me touche particulièrement. Il en est de même pour Thomas, et plus généralement, l’Histoire contemporaine fait partie de nos préoccupations principales. C’est un sujet sur lequel nous échangeons beaucoup, et nous sommes très attachés à l’idée d’inscrire notre travail dans une certaine continuité historique. Avec Les Appelés, il s’agissait vraiment de mêler cet intérêt pour l’Histoire avec notre goût pour le fantastique, et de réfléchir sur l’intrication des deux. Je voulais que le fantastique éclaire une certaine vision de l’Histoire, d’une période, et inversement. En l’occurrence, la transformation radicale qu’opère la Guerre de 14 dans la conscience européenne, pour le dire simplement. 


La durée du film n’est pas évidente pour son exploitation : en étais-tu conscient ? 

Tu peux même dire que c’est un vrai handicap ! J’ai été très tôt conscient du problème que cela pourrait poser, mais je voulais dès le départ assumer le f [...]

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