Mad in France N°321

Diplômé de l’ESRA, Dominique Filhol s’est initialement concentré sur des documentaires abordant des sujets ésotériques. Avec The Nine Billion Names of God, le réalisateur passe à la fiction mais ne change pas de thématique. Dans cette adaptation d’Arthur C. Clarke (l’auteur de 2001, l’odyssée de l’espace), il disserte avec sobriété sur le rapport entre Dieu et les mathématiques à travers une esthétique hors du commun. Darren Aronofsky serait fan !
Array

Quelle était la motivation derrière The Nine Billion Names of God ? Le défi d’adapter un auteur comme Arthur C. Clarke, ou la thématique de l’histoire ? 

Un jour, j’ai eu un choc en lisant Le Matin des magiciens, un livre de Louis Pauwels et Jacques Bergier – ce dernier apparait dans la soucoupe volante du Tintin Vol 714 pour Sydney. Ce livre, présenté comme une introduction au réalisme fantastique, traite aussi bien des civilisations disparues comme l’Atlantide que de l’alchimie ou encore des sociétés secrètes. Et au beau milieu de ces histoires étranges que les auteurs présentent comme véridiques, il y avait une nouvelle, et c’était Les Neuf Milliards de noms de Dieu. Elle résumait très bien, et de manière fictionnelle, beaucoup des thèmes abordés dans Le Matin des magiciens et, de surcroit, elle était signée Arthur C. Clarke. J’ai tout de suite pensé à l’adapter, parce que je suis aussi fan du Matin des magiciens que de l’oeuvre incommensurable de Clarke. 


Parler de concepts mathématiques est toujours un défi dans un scénario. Comment avez-vous abordé le mystère du film ? 

J’avais la volonté d’être fidèle à la nouvelle de Clarke. J’ai dû enlever quelques dialogues un peu trop explicatifs qui rendaient certaines scènes un peu longues. J’ai ajouté des séquences de rituels bouddhistes qui n’étaient pas dans le texte original mais qui étaient, à mon sens, essentielles pour qu’on soit immergé dans l’univers des moines tibétains. C’est la seule liberté que je me suis permise. Ici, le mystère naît de la rencontre entre la technologie, la science et la philosophie bouddhiste. L’idée était de créer un suspense qui monte lentement jusqu’à la révélation finale. Créer le mystère est quelque chose d’extrêmement jouissif. 


À l’écran, on a l’impression que votre film a bénéficié de moyens de production importants. Est-ce vraiment le cas ? 

J’ai tourné avec un très petit budget réuni grâce à un crowdfunding et à la centaine de personnes qui ont soutenu le projet. Encore un grand merci à eux. Puis j’ai rencontré deux productrices fantastiques, Fatna Elaidi et Virginie Lancetti, qu [...]

Il vous reste 70 % de l'article à lire

Ce contenu éditorial est réservé aux abonnés MADMOVIES. Si vous n'êtes pas connecté, merci de cliquer sur le bouton ci-dessous et accéder à votre espace dédié.

Découvrir nos offres d'abonnement

Ajout d'un commentaire

Connexion à votre compte

Connexion à votre compte