L’univers de Quarxx, peuplé de nains, de vixens et de barbus obsédés s’agitant dans une grande foire sexualo-gore, a longtemps été synonyme de folie furieuse. Mais on voyait déjà se dessiner, dès ses premiers courts (notamment Rasta Kamikaze Bang-Bang), une vraie sensibilité et un amour des freaks, pour qui le réalisateur avait façonné un monde sur mesure. Avec son polar crépusculaire Nuit noire, Quarxx entamait déjà la descente dans un environnement réaliste où l’asocial se faisait méchamment flinguer par la normalité rageuse et peureuse. C’est dans cette même mouvance qu’il situe son nouveau film, dans lequel les personnages déjantés du cinéaste se heurtent au mur de la réalité : « Dans Un ciel bleu presque parfait, je voulais garder cette noirceur et la confiner au sein d’un huis clos tragique, tout en conservant un réalisme capable de susciter l’empathie. ». Quant à son amour des freaks, il le clame haut et fort : « Les freaks sont bien plus intéressants. Ils ont des aspérités, des failles. Ils sont tout simplement cinématographiques ! De M le maudit à Mad Max, tous les grands mythes du cinéma sont des personnages hors norme. Même chose pour les grands noms de l’Histoire. Vive la singularité ! ». Une singularité ici mise à l’honneur avec Estelle, le personnage féminin principal, qui souffre d’un lourd handicap. Et à personnage hors du commun, comédienne hors du commun, puisque son apparence n’est pas le fruit d’un maquillage spécial : « Je cherchais quelqu’un avec un physique exceptionnel. Toute le [...]