La thématique du robot au service de l’homme est particulièrement présente au cinéma depuis quelques années, que ce soit sous la forme d’une voix de système d’exploitation (Her de Spike Jonze), d’un robot-flic (Chappie de Neill Blomkamp) ou encore d’une nymphette dépressive (Ex Machina d’Alex Garland). Avec Juliet (l’histoire d’un robot d’apparence humaine destiné à compenser la solitude des hommes célibataires), Marc-Henri Boulier prenait le gros risque de patauger dans le déjà-vu. « L’idée de Juliet remonte à 2012 » explique Marc-Henri, « une époque où les robots à visage humain et l’intelligence artificielle apparaissaient dans des films se déroulant bien souvent dans un futur « éloigné ». Aujourd’hui, deux ans et demi plus tard, le sujet semble être revenu à la mode et les androïdes sont partout. Mais les robots de mon histoire ne sont qu’un prétexte, une métaphore, non pas pour parler de ce qui nous rend humains, mais pour traiter de sujets comme les rapports homme/femme, la consommation, les comportements de masse, ou encore des thèmes qui me sont chers comme le conformisme et la peur de l’autre. » De fait, Juliet n’est pas le face-à-face homme/machine attendu, mais une réflexion socio-économico-culturelle sur le « pourquoi » du besoin de la machine. Une originalité bienvenue qui fait en grande partie la réussite du court. « Le RoboCop de Paul Verhoeven est l’une des grosses références du film. Dès le début, je savais que je voulais entrecouper le récit de fausses pubs ou de faux JT offrant de manière assez outrée une vision à peine exag&eacu [...]