Alors que la logique économique du court-métrage de genre pousse les réalisateurs à choisir un décor fermé dans un contexte contemporain, le réalisateur Gallien Guibert décide de faire l’inverse en réalisant un film fantastique en costumes dans un décor naturel : « J’étais habité par des films de la RKO période Val Lewton, de la Hammer et plus tard par leurs relectures contemporaines comme leSleepy Hollowde Burton. J’étais, bien sûr, loin de mesurer la difficulté de crédibiliser une époque dans un film, que ce soit dans la direction artistique ou tout simplement dans l’écriture des dialogues. ». Une ambiance parfaitement retranscrite via un petit coin de forêt normande, transformé pour l’occasion en mangroves étatsuniennes : « Je connaissais bien le décor pour y avoir tourné mon premier court-métrage, un rape and revenge en pleine nature. C’était un pari, finalement rendu possible par le formidable travail de la décoration qui est intervenue sur le cadre plan par plan. ». Et au milieu de cette scène tragique, un arbre imposant et lugubre envahit l’écran : « Je me suis battu pour dégager le plateau le plus possible afin de pouvoir faire vivre les scènes caméra à l’épaule. Nous avons donc sculpté, peint et patiné cet arbre au milieu d’une clairière qui nous semblait idéale. ». Si la préparation des décors se déroule sans accroc, le tournage de huit jours s’est avéré une véritable épreuve pour toute l’équipe : « Une tempête qui se lève alors que nous avions installé un fond bleu en extérieur, des véhicules embourbés, des engueulades, de longues installations lumière, les quatre heures de maquillage de Mata Gabin qui joue l’entité, les groupes élect [...]