Contexte oblige, le hall du Casino de Montbenon, jusqu’alors plaque tournante de la convivialité de la manifestation, était réservé à l’équipe. Les festivaliers étaient invités à se retrouver dehors, à écluser de la bière, de la vodka, de l’absinthe ou des falafels concoctés par un gros bonnet de la falafelerie, sous un climat qui pouvait parfois se montrer glacial la nuit venue. Pas de quoi émousser l’enthousiasme et la bonne volonté des spectateurs néanmoins. Décidément très chic, le LUFF a ouvert sa programmation à deux manifestations amies qui n’ont pu tenir leur événement annuel : La Fête du Slip et ses compétitions de films pour adultes, et les sacripants de 2300 Plan 9/Les Étranges Nuits du Cinéma. Ces derniers sont venus avec le sadique Koko-di Koko-da de Johannes Nyholm et le documentaire Hail Satan? de Penny Lane, hilarante description de la renaissance d’un mouvement sataniste aux États-Unis conçue par de joyeux trolls bien motivés à rappeler par l’absurde aux évangélistes le principe de séparation de l’Église et de l’État. Tout aussi recommandable, la carte blanche confiée à Maxime Lachaud donnait un aperçu de son futur ouvrage édité par Rouge Profond, Potemkine et le cinéma halluciné. Sous le doux intitulé de « films-rêves », il put ainsi faire découvrir sur grand écran de purs joyaux oniriques comme La Clepsydre de Wojciech Has ou le rare Coeur de verre de Werner Herzog, ainsi qu’une flopée de courts-métrages. Il avait également ramené dans sa besace son documentaire au long cours coréalisé avec Steve Balestreri, Texas Trip, A Carnival of Ghosts. Le film démarre sur des vues saisissantes de drive-in abandonnés et bifurque vers une scène rock indépendante pleine de performers intenses, captés dans des plans parfois effarants de beauté.



TRÈS CHASSE
Pour qui fuyait la programmation musicale pourtant de très haute tenue, la compétition de longs-métrages internationaux s’est avé [...]