Les SFX d'Indiana Jones 4
Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal
Comment avez-vous obtenu les rênes de Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal ? Tous les fans attendaient Dennis Murren sur ce film.
Dennis ne voulait plus avoir à assumer de projet aussi lourd. Il a écrit un livre sur les effets spéciaux, il commence à transmettre ses connaissances… Je ne pense pas qu’il aurait voulu subir dix semaines de tournage. Je m’en serais bien passé moi aussi à vrai dire. Il faut vraiment croire en un film pour partir en quêtes d’images fortes à l’autre bout du monde.
Quel a été votre plus gros défi sur le film ?
Je crois que ça a été de faire en sorte que le film ressemble aux trois précédents. C’est très dur parce qu’en trente ans, les choses ont changé. La technologie a changé, le réalisateur aussi, le public surtout. Je me suis retrouvé à la tête de ce monstre, qui devait laisser aux spectateurs de nombreuses images fortes. J’ai un fils de quinze ans et quand il rentre à la maison, il regarde du baseball sur une énorme télé HD, tout en écoutant de la musique, tout en faisant ses devoirs, tout en parlant à ses amis sur MSN. Comment voulez-vous concurrencer ce type de stimulus ? On s’en est donc remis à une constante visuelle de la série, cette manière de mettre en avant de grands événements en plans très larges (Helman affiche à cet instant sur son ordinateur une image du climax de Les Aventuriers De l'Arche Perdue, puis le plan-séquence final du Royaume du Crâne de cristal – NDLR). Et ce même si Steven Spielberg n’a plus du tout la même approche des effets spéciaux qu’auparavant. Dans les précédents films, sa caméra s’arrêtait presque systématiquement pour les plans truqués. C’était lié à des contraintes d’alors, qui n’existent plus aujourd’hui. Du fait qu’on peut désormais bouger la caméra en toute liberté dans les plans à effets spéciaux, le film ne peut être à l’exacte image de la trilogie originale. Ma situation a été un peu difficile à ce niveau. Mettez-vous à ma place : vous voulez faire un film comme il y a trente ans, puis vous lisez le script et vous découvrez les morceaux de bravoure… Il y a trente ans, ils n’auraient pas pu faire ce genre de film.
Pouvez-vous nous parler de la création des environnements, notamment la jungle amazonienne ?
Voici par exemple un matte painting typique du métrage (posé à côté de lui, l’ordinateur de Helman affiche un travelling arrière nocturne qui balaie la jungle, avant de se pencher sur le camp russe et son feu de joie – NDLR) : l’horizon et la forêt ont été filmés au Brésil, et nous avons incrusté au milieu une scène tournée en studio. Ça donne une idée de la méthodologie que nous avons adoptée pour ce film : je voulais au moins 50% d’images réelles dans chaque plan truqué. Le fait qu’on puisse tout faire en images de synthèse ne signifie pas qu’on le doit. Autre exemple, ce plan aérien où la jeep des héros roule à toute allure au bord de la falaise. Il s’agit d’un mélange entre deux plans distincts, reliés entre eux par une ligne de falaise reconstituée numériquement. Les deux véhicules et les acteurs, à droite de l’image, ont été filmés à Hawaï, et le paysage en contrebas, à gauche de l’image, au Brésil. Est-ce que c’est une image factice ? Bien sûr, mais nous avons tourné presque tous les éléments en live. La logique était la même pour la poursuite dans la jungle. Nous avons tourné le maximum d’images réelles, puis nous avons étoffé la végétation grâce aux images de synthèse. J’ai tenu à ce qu’on filme les acteurs dan [...]
Il vous reste 70 % de l'article à lire
Ce contenu éditorial est réservé aux abonnés MADMOVIES. Si vous n'êtes pas connecté, merci de cliquer sur le bouton ci-dessous et accéder à votre espace dédié.
Découvrir nos offres d'abonnement