LES ENFANTS DU TEMPS DE MAKOTO SHINKAI

Après le triomphe planétaire de Your Name, Makoto Shinkai reste campé sur ses acquis : des ados amoureux, un élément fantastique venu des cieux, de la pop galvanisante… Pourtant, sous ses atours de mécanique trop bien huilée, Les Enfants du temps marque l’entrée du cinéaste dans un domaine thématique plus adulte, et incontestablement passionnant.
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Lors de la sortie de Your Name, le film phénomène de Makoto Shinkai aux 20 millions d’entrées (rien qu’au Japon !), nous avions évoqué la synthèse quasi miraculeuse qu’opérait le long-métrage entre le versant plus commercial de la carrière du réalisateur et ses velléités plus intimistes. Toute la question était, désormais, de savoir comment Shinkai allait digérer cet accomplissement artistique majeur. La réponse s’appelle Les Enfants du temps. Elle est moins spectaculaire qu’attendu, mais aussi plus complexe et subtile…
Hodaka, lycéen mal dans sa peau, fuit sa petite île pour tenter sa chance à Tokyo alors que la ville est touchée par un taux de précipitations record. Rapidement désargenté, il trouve un petit boulot chez l’éditeur d’un magazine à sensation centré sur les phénomènes paranormaux. C’est ainsi qu’il entend parler des « filles soleil », une légende stipulant l’existence de prêtresses capables de modifier la météo. Un don qu’il croit percevoir chez Hina, une jeune orpheline qu’il a brièvement rencontrée lors de ses errances urbaines…




TOKYO DRIFTERS
La première chose qui frappe dans Les Enfants du temps, c’est l’ancrage social du scénario, élément généralement absent des histoires contées par Makoto Shinkai : au-delà des enjeux romantiques du script, le poids de certaines et cruelles réalités (le quotidien difficile des enfants fugueurs, la prostitution des hôtesses mineures…) se fait sentir sur la destinée de Hodaka et Hina, à un point tel que le film convoque parfois (toutes proportions gardées) l’inexorabilité d’un Tombeau des lucioles ou d’un Tokyo Godfathers. Une approche inattendue de la part du met [...]

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