Le B à Z de LMR n°295

Chaque mois, l’homme de lettres Christophe Lemaire vous fait réviser votre alphabet tout en abordant l’actualité sous un angle très… personnel.
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E COMME EXPLOITATION MINIMALISTE 
La malédiction de l’exploitation en salles du cinéma psychotronico-madesque français continue de sévir : après Alléluia de Fabrice Du Welz (une salle sur Paris), Horsehead de Romain Basset (une salle sur Paris), Territoires d’Olivier Abbou (une salle sur Paris), Night Fare de Julien Séri (une salle sur Paris) ou The Divide de Xavier Gens (zéro salle sur Paris), Évolution de Lucile Hadzihalilovic a eu droit le mois dernier à… deux salles sur Paris. Autant dire le luxe absolu ! Le trop grand nombre de sorties hebdomadaires et les rapports tendus entre petits distributeurs et exploitants vont probablement déboucher sur un modèle déjà en cours aux USA : une sortie presque simultanée en salles(s ?) et en e-cinéma. Voire en e-cinéma tout court. Qui deviendra le seul moyen pour les lecteurs de Mad résidant en dehors de la capitale de pouvoir profiter de certains films défendus (ou non d’ailleurs) dans le magazine. Autre solution : squatter mordicus les différents festivals (PIFFF, L’Étrange Festival, Hallucinations Collectives, FEFFS, Gérardmer…) pour être sûr de les découvrir sur grand écran. Un terme qui deviendra peut-être bientôt un mythe… 


K
COMME KENNEDY, GEORGE 
Second couteau fétiche du cinéma américain de ces 55 dernières années, ce dur à cuir au physique poupin est décédé à 91 ans. George Kennedy, je l’avais découvert un soir des années 70 à la Cinémathèque dans La Meurtrière diabolique de William Castle où il est confronté à cette folle de Joan Crawford en plein trip quasi hitchcockien. Kennedy aura donc accompagné longuement ma cinéphagie. De Chut, chut, chère Charlotte aux Colts des sept mercenaires (que j’ai toujours préféré au premier, d’ailleurs !) en passant par son rôle oscarisé de taulard essoufflé poursuivant Clint Eastwood au début du Canardeur de Michael Cimino. Un jour des années 90, un pote de Starfix (François Cognard) l’avait interviewé pour Canal+ sur le set de l’un des Y a-t-il un flic… avec Leslie Nielsen. Étonné, Kennedy lui avait demandé : « Mais pourquoi voulez-vous m’interviewer, vous savez qui je suis ? ». Sur ce, Cognard lui avait sorti d&rsqu [...]

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