Le B à Z de LMR n°281

Chaque mois, l’homme de lettres Christophe Lemaire vous fait réviser votre alphabet tout en abordant l’actualité sous un angle très… personnel.
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A COMME ALLÉLUIA
Précédé d’un bon accueil critique (sauf Télérama, logique !), le film de Fabrice Du Welz ne sera sorti que dans onze salles en France. Dont une seule à Paris ! Autant dire qu’il a été impitoyablement sacrifié sur l’autel de l’exploitation. La constatation est maintenant évidente : tu veux faire un film différent, un peu tordu, un brin violent, super charnel et majestueusement dérangeant : tu écopes d’une interdiction aux moins de 16 ans. Bref, t’es mort. Pour résumer : bonjour Spider-Man, adieu Tobe Hooper (qui faillit d’ailleurs faire un… Spider-Man. Oups !). Produire aujourd’hui un film de genre/d’auteur équivaut à le sacrifier en salles et à limiter ses ventes télé. Alors qu’en tapant (je force le trait, hein) « snuff-de-foetus-fistfucké » (j’ai peut-être trop forcé…) sur Google, n’importe qui peut se retrouver devant les images les plus atroces du monde. Où est la logique ? Une fois le DVD sorti, Alleluia sera dispo sur la Toile, au même niveau qu’Intouchables ou qu’une poignée d’autres « vraies » dégueulasseries. Soyez en avance sur vote temps, les gars de la censure ! Regardez Mad Max : classé X pour violence il y a 30 ans, diffusé régulièrement sur le câble en plein après-midi aujourd’hui ! 

C COMME CANNON 
Electric Boogaloo, le doc hilarant sur la folie des années Cannon proposé ce mois-ci avec Mad, m’a replongé dans une nostalgie période cannoise… Après avoir fantasmé au début des années 80 sur les immenses pavés de presse de films d’horreur made in Cannon publiés dans les numéros spéciaux de Variety (genre Les Yeux du mal/The Godsend, Schizoid ou New Year’s Evil) j’ai pu enfin découvrir en direct live les productions maisons au Marché du Film dès 1983. Plus précisément aux Ambassades, un cinéma de la rue d’Antibes qui n’existe plus depuis un bail. À peine entrés dans la fameuse salle 7 que la Cannon louait chaque année pour projeter en boucle leurs dernières bisseries, nous étions plusieurs journalistes à aller ouvrir la sortie de secours à une dizaine de geeks sans badge et sans le sou. Et qui venaient rire avec nous sur Ninja III, film d’arts martiaux débilo-absurde sous influence Exorciste, Le Justicier de minui [...]

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