Ne vous fiez pas trop à la promo très "grand public et magazines féminins" de The Young Lady (Lady Macbeth en VO, mais rien à voir avec celle de Shakespeare), laquelle se focalise sur l'aspect romantique de cette adaptation d'un classique de la littérature Russe. Presque un contre-sens pourrait-on dire, puisque si romance il y a, elle est d'une noirceur abyssale, à l'image d'un film qu'on pourrait définir comme le rejeton gothique des Hauts de Hurlevent, de Loin de la foule déchaînée et de Tess, mais aussi de The Witch et Alléluia. Le premier pour l'atmosphère et le second pour la trame, puisque l'austérité du décor de l'Angleterre de 1865 sert ici de décor à l'histoire d'une jeune femme (Florence Pugh, The Falling) mariée de force à un vieux grigou violent mais qui va trouver dans la passion adultère le moyen d'exercer son emprise sur un amoureux transi et surtout de laisser libre cours à ses pulsions meurtrières. Car malgré ses atours romanesques, c'est vers le film de serial killer que bifurque très vite The Young Lady : autant dire que de récente mémoire, on a rarement vu drame en costumes plus Mad, à l'exception peut-être du spectral Jane Eyre de Cary Fukanaga. Révélé en France lors du Festival du Film Britannique de Dinard l'an passé, ce premier long signé William Oldroyd sortira chez nous le 12 avril. Pour l'occasion, on vous propose la bande-annonce anglaise, bien plus représentative du film que celle, beaucoup plus sage, choisie pour la France.