L'Île aux chiens de Wes Anderson

L'Île aux chiens

Huit ans après l’étrange film d’animation Fantastic Mr. Fox, sorte de délire vintage et indé habité par des stars comme George Clooney ou Meryl Streep, Wes Anderson revient à l’animation image par image à l’occasion d’une ambitieuse dystopie digne de George Orwell. Concocté par la même équipe que Mr. Fox, L’Île aux chiens est un remarquable bond en avant pour le cinéaste, dont la créativité et l’esthétique se voient particulièrement stimulées par la culture nippone.
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Megasaki, Japon, vingt ans dans le futur. Porteurs d’un terrible virus qui menace de se propager à l’homme, tous les chiens du pays sont déportés sur une île-poubelle. Un an après ce bannissement massif, alors que le gouvernement nippon accélère son effort de propagande anti-canin, un adolescent vole un avion et se rend sur l’île dans l’espoir de retrouver son vieux toutou… Présenté en ouverture du dernier Festival de Berlin, L’Île aux chiens pourrait être hâtivement perçu comme une séquelle de Fantastic Mr. Fox. Parmi la trentaine d’animateurs embarqués dans cette nouvelle entreprise au long cours, beaucoup étaient déjà en place en 2009 : Mark Waring (également animateur sur Les Noces funèbres), Chuck Duke (dont le CV compte Frankenweenie et la scène du jeu d’échecs du Réveil de la force), Jason Stalman (un régulier du studio Laika, qui a planché sur Les Boxtrolls et Kubo), Tim Allen (un vétéran des Noces funèbres et de Shaun le mouton, à ne pas confondre avec l’interprète de Buzz l’Éclair, ni avec un autre animateur homonyme, responsable d’Abu dans Aladdin et de Pumbaa dans Le Roi Lion)… Qu’il travaille en live action ou en animation, Wes Anderson aime se sentir dans un cocon. Or, cet environnement quasi familial permet cette fois-ci au cinéaste de gagner du temps quant à ses options stylistiques, Mr. Fox ayant en quelque sorte servi de laboratoire de recherche et développement pour L’Île aux chiens.



LE POIL HIRSUTE
Si un même esprit unit les deux oeuvres, les améliorations techniques sautent immédiatement aux yeux, comme si Anderson avait compris jusqu’à quel point l’on peut se permettre de « salir » son image sous couvert d’atmosphère et d’évocation naïve, et à partir de quel moment cet ef [...]

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