L'Étrange Festival 2014

BOUM ! L’Étrange Festival vient de fêter sa 20e année avec une édition bourrée ras-la-gueule de cartes blanches (à Jacques Audiard, Godfrey Reggio et Sono Sion – voir page 48 pour ce dernier), de séances rétrospectives et, surtout, de films. Plein. Des tonnes. Mais il en fallait plus pour nous décourager !

Réalisé par le Hongrois Kornél Mundruczó, White God peut être vu comme un mélange de Demain les chiens et Dressé pour tuer (White Dog en VO, rappelons-le), voire de L’Incroyable voyage de Disney et de La Conquête de la planète des singes. Débutant comme un drame social, avec une ado en rupture avec son père et profondément attachée à son chien Hagen, le film se poursuit avec une habile mise en parallèle des aventures du toutou (il a pris la fuite pour échapper à la fourrière traquant les chiens qui ne sont pas de race pure) et de la vie de sa maîtresse, jusqu’à un dernier acte où les chiens, menés par Hagen, prennent possession d’une partie de la ville en développant une véritable stratégie d’invasion. Difficile de ne pas être ému aux larmes par cette belle histoire, portée par un labrador bien plus expressif qu’Andy Serkis en performance capture. On passera rapidement sur le médiocre Hyena, un polar british parfois très gore mais où le réalisateur Gerard Johnson se prend pour le Nicolas Winding Refn de Pusher avec son flic lâche et corrompu joué par un clone de Patrick Sébastien déguisé en Gerard Butler, et sur The Dark Valley, un western allemand vaguement inspiré de L’Homme des hautes plaines et du Grand silence où l’on s’ennuie ferme, même si le réalisateur Andreas Prochaska, auteur de l’excellent slasher 3 jours à vivre, sait mettre en boîte de belles images dans de somptueux décors naturels. 



De son côté, The Canal d’Ivan Kavanagh accuse méchamment son petit budget mais voudrait bien rivaliser avec Sinister. Le personnage principal est un archiviste audiovisuel qui découvre que des meurtres ont été commis dans sa maison au début du siècle dernier. Malgré un final d’une cruauté assez inouïe, on nage ici dans des eaux maintes fois visitées par Shining et autres récits de hantise. 

Beaucoup plus fun, A Hard Day du Coréen Kim Seong-hoon est bourré jusqu’à la gueule de gunfights fracassants, de poursuites épuisantes et de bastons homériques, le tout sur un tel rythme et avec de telles outrances que le délire devient vite cartoonesque sans jamais souffrir d’hystérie. De l’hystérie, on en trouve à revendre dans The World of Kanako du Japonais Tetsuya Nakashima (Confessions), où un ancien flic enquête sur la disparition de sa fille, qu’il n’a pour ains [...]

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