Retour à Zombieland ayant mis dix ans à voir le jour, on imagine aisément que chaque réécriture vous a forcé à prendre en compte le temps écoulé depuis la sortie du premier film.

RHETT REESE Nous avons écrit le premier jet de Retour à Zombieland en 2010, car le film devait se tourner dans la foulée. À l’époque, le script débutait juste après la fin de Bienvenue à Zombieland, mais nous avons rencontré des problèmes d’emploi du temps avec les acteurs et le réalisateur. Plusieurs années ont passé et il est devenu clair que le scénario que nous avions imaginé ne collerait plus : il fallait par exemple prendre en compte le fait que le personnage de Little Rock était désormais une jeune femme. Cette notion a donné vie à un tout autre script dans lequel il nous paraissait logique de montrer qu’elle souhaitait désormais sympathiser avec des gens de son âge. Cet aspect est devenu le coeur de l’intrigue. En cela, le temps nous a effectivement forcés à changer l’histoire. Et c’est pour cette raison que le monde dans lequel évoluent les personnages est plus décrépi que dans le premier Zombieland. Les zombies, eux aussi, ont évolué : certains sont plus dangereux après avoir appris à s’adapter à ce monde devenu sauvage. 


La maturité de Little Rock permet également d’apporter quelques nuances au personnage de Tallahassee, qui se comporte avec elle comme un père de substitution. 

PAUL WERNICK Dans le premier film, c’était la mort de sa femme qui lui conférait une certaine humanité, même s’il commençait déjà à se comporter comme un père pour Little Rock, notamment quand il lui apprenait à tirer au fusil. Maintenant qu’elle a 22 ans, Little Rock cherche à prendre son indépendance et Tallahassee doit apprendre à la laisser agir comme elle le souhaite et à se mettre en retrait. Ce sont des thèmes auxquels tout parent ou enfant peut s’identifier. 



On pourrait penser qu’il est plus facile d’écrire une suite, car vous disposez déj&agrav [...]