INTERVIEW : MIKE HILL CREATURE DESIGNER
Ces dernières années, vous vous êtes surtout concentré sur vos projets personnels. Comment vous êtes-vous retrouvé impliqué dans La Forme de l’eau ?
Guillermo est un très bon client depuis longtemps. Il collectionne mes oeuvres de façon compulsive. Il me dit toujours que mes statues ont une âme, une vie que l’on ne retrouve pas forcément ailleurs. Il m’a toujours couvert de compliments ! Un jour, il est venu me voir en me disant qu’il voulait me proposer un projet. Le film en question était La Forme de l’eau. Il avait déjà fait produire un certain nombre de concepts, mais n’en était pas totalement satisfait. Il m’a dit qu’il voulait que sa créature ait une âme. C’est mot pour mot la façon dont il me l’a présenté. J’ai accepté, et j’ai rencontré aussitôt l’équipe de Legacy Effects, qui devait se charger de la partie maquillages. Nous nous sommes rapidement entendus sur les changements qui devaient être effectués sur la créature. Il fallait absolument qu’elle soit magnifique, désirable. L’héroïne devait avoir envie de l’embrasser, donc j’ai proposé que ses lèvres soient plus attirantes. Cette décision s’est répercutée sur l’ensemble du visage. Nous avons essayé de créer le George Clooney des hommes-poissons. Sa mâchoire devait être mieux taillée, son menton plus racé, son corps plus musclé… C’était l’idée de base. Mon travail a finalement été de rendre le monstre sexy, je suppose.
Combien de temps avez-vous travaillé sur La Forme de l’eau ?
Ça a bien duré une année entière, depuis mon arrivée sur le projet jusqu’au début des prises de vues. Quand je me suis lancé dans cette aventure, j’ai commencé par dessiner un croquis rapide de ce à quoi la créature devait ressembler, à mon sens. Guillermo m’a suggéré quelques changements, notamment au niveau des yeux. Il voulait absolument que les yeux soient plus grands. À partir de là, j’ai conçu un buste en trois dimensions que j’ai photographié sous tous les angles. Guillermo et moi l’avons étudié en détail, et il a validé mon approche : « C’est lui ! C’est le gars que je recherche pour mon premier rôle masculin ! ». Il a fallu ensuite passer à la vitesse supérieure et entrer dans les détails. Et ça a pris à peu près un an, suite à mon croquis initial…
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