INTERVIEW MARC MEYERS

Auteur d’un drame amoureux remarqué par la critique (How He Fell in Love), Marc Meyers s’attaque à un sujet plus corrosif avec My Friend Dahmer, qui s’intéresse aux jeunes heures de l’un des criminels les plus connus d’Amérique. Sans sombrer toutefois dans le voyeurisme et le didactisme qui lui pendaient au nez.
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Comment en êtes-vous arrivé à réaliser cette adaptation du roman graphique de Derf Backderf ?

En fait, j’ai d’abord eu l’idée, avec mon producteur, de faire une sorte de version ado de Henry, portrait d’un serial killer, car je trouvais le concept intéressant. Au même moment, je lorgnais aussi sur différents romans graphiques afin de trouver l’inspiration, et c’est à ce moment qu’un éditeur m’a donné le livre de Derf, avant même sa publication. Cette convergence entre mes envies de traiter l’univers du serial killer et de me frotter à l’univers décalé d’un roman graphique m’a donc conduit à ce projet, même si à l’arrivée, le personnage central n’avait rien de fictionnel. J’ai ensuite fait part à l’éditeur de mon envie d’en tirer un film, tout en ignorant qu’il avait déjà été approché par de nombreux cinéastes depuis la parution d’une première version un peu plus courte. Mais Derf m’a fait confiance, car il a compris que je ne voulais pas exploiter le personnage de Dahmer pour faire de l’horreur hardcore. Je voulais faire un film personnel, qui respecte les personnages.


À ce propos, vous êtes-vous fixé des limites d’un point de vue moral ?

Il fallait se montrer honnête vis-à-vis de la vérité. Ce qui dans mon cas était encore mieux ! Car personne ne pouvait me dire : « Oh, mais c’est pas vrai, ce truc ! ». Je pouvais répondre : « Si, c’est vrai, tout ça s’est vraiment passé ! ». Car ce qui rend certains passages encore plus forts, c’est qu’ils sont authentiques. En cela, la réalité est plus folle que la fiction.


Le personnage de Jeff Dahmer est au centre du film. Comment avez-vous procédé pour qu’il soit toujours crédible et jamais caricatural ?

C’est vrai qu’il porte le film. J’ai dû rencontrer des centaines d’acteurs, en personne ou par Skype, car le rôle intéressait beaucoup de monde. Même lorsque les candidats ne ressemblaient pas au personnage, je tenais à m’entretenir avec eux. C’est comme ça que j’ai rencontré Ross Lynch. J’ai tout de suite trouvé qu’i [...]

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