Interview : Kitaro Kosaka réalisateur

Animateur-star, Kitarô Kôsaka revient enfin à la mise en scène avec Okko et les fantômes après le diptyque cycliste Nasu (2003 et 2007). Rencontre avec un vétéran humble et discret à la veille du Festival d’Annecy 2018, où Okko et les fantômes était sélectionné.

En tant qu’animateur ou character designer, vous avez travaillé sur certains des plus grands chefs-d’oeuvre de l’animation japonaise avec d’immenses réalisateurs au style très tranché. Qu’avez-vous retenu de ces rencontres qui vous aurait été utile lorsque vous êtes devenu réalisateur ?

J’ai beaucoup travaillé aux côtés de M. Miyazaki au sein du studio Ghibli, à des postes différents. J’ai appris beaucoup de choses à ses côtés, qui m’ont énormément servi quand je suis passé à la réalisation. Mais mettre en scène, ce n’est vraiment pas la même expérience. Là, on ne s’occupe pas que de l’animation, on doit vraiment tout superviser, prendre en charge toute l’équipe. Et je me demande si, finalement, je n’ai pas plutôt dérangé ces équipes à cause de mon manque de compétence sur tel ou tel point ! (rires)


Si vous avez beaucoup travaillé avec le Studio Ghibli, c’est pourtant chez Madhouse que vous avez principalement oeuvré en tant que réalisateur. Quelles différences de fonctionnement voyez-vous entre les deux studios ?

Une des principales différences, c’est que dans le studio Ghibli, on a vraiment affaire à des spécialistes de telle ou telle tâche dans tous les pôles de la structure. Et c’est un studio qui bénéficie de beaucoup de moyens, ce qui n’est pas forcément le cas de Madhouse, qui dispose de moins de personnel. Du coup, dans une société comme cette dernière, si on veut accoucher d’une oeuvre de grande qualité, il faut que chacun touche un peu à tout. Ça peut être assez fatigant, mais quand on atteint notre but, c’est très gratifiant.


Okko et les fantômes est un film très différent de Nasu… et sa suite. En tant que réalisateur, vous tenez à être à tout prix fidèle au matériau que vous adaptez ? 

J’essaye en effet de rester proche de l’oeuvre originale. Surtout dans le cas d’Okko et les fantômes, qui est tiré d’une série de livres qui a connu un immense succès. Je savais que je ne pourrais pas retranscrire les 20 volumes de la saga en un seul film. J’ai donc tenté de satisfaire les fans de l’oeuvre originale tout en attirant un nouveau public.


Connaissiez-vous les livres de Hiroko Reijo avant que le projet ne vous soit proposé ?

Oui. Mais au début du projet, vu que ces romans sont de prime abord orientés vers un public de type « jeunes filles », je n’&ea [...]

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