Interview : Jon Landau producteur

Partner in crime de James Cameron depuis Titanic, Jon Landau a également produit Chérie, j’ai rétréci les gosses, Dick Tracy et le remake de Solaris de Steven Soderbergh. Porte-parole officiel du réalisateur de Terminator, il retrace pour nous la naissance d’Alita : Battle Angel.

Vous rappelez-vous quand vous avez entendu parler du manga de Yukito Kishiro pour la première fois ?

En fait, Jim et moi en avons pris connaissance en même temps, lorsqu’un de nos amis, Guillermo del Toro, l’a porté à notre attention. Et quand on l’a lu, on a adoré l’histoire, à tel point que Jim y a tout de suite vu… son prochain film ! Ce genre de choses n’arrive pas souvent avec lui. Mais au final, c’est logique : on a affaire à l’histoire d’une jeune fille sans mémoire, qui pense qu’elle n’a aucune espèce d’importance dans ce monde et découvre peu à peu ce dont elle est capable. Et Jim est le père de trois filles, et a toujours mis en scène des femmes fortes. Il s’est presque senti obligé de raconter l’histoire d’Alita.


Dans les années 90, James Cameron avait été l’un des premiers à vanter les qualités visionnaires de l’animation japonaise, notamment lors de la sortie du film Ghost in the Shell de Mamoru Oshii. Avant Alita : Battle Angel, avait-il déjà caressé l’idée de porter un autre manga à l’écran ?

Non, il n’a eu cet élan que pour le manga de Yukito Kishiro. Je pense que cela est lié au fait que beaucoup de mangas sont typiquement asiatiques dans l’âme, que ce soit dans leur univers ou leur histoire. Alors que l’histoire créée par Kishiro est plus globale, il n’a pas placé son récit en Asie, et il a même mis dans sa ville imaginaire un bar appelé le « Kansas Bar ». D’ailleurs, quand je lui ai demandé pourquoi ce nom, il m’a répondu que c’était par amour pour le groupe de rock progressif américain Kansas ! (rires) Il a surtout pensé cet univers comme le réceptacle d’une histoire sur ce que cela signifie d’être humain, d’où son aspect universel. 


Quand James Cameron a produit la série télé Dark Angel, y voyait-il une sorte d’adaptation non officielle de Gunnm ?

Non. Beaucoup de gens m’ont posé cette question, mais pour moi, ce sont des oeuvres distinctes. Les thèmes que l’on y trouve partagent une certaine universalité, mais ce sont des histoires très différentes.


À l’époque où James Cameron a décidé de s’attaquer à Alita : Battle Angel, la technologie n’était pas aussi avancée qu’aujourd’hui…

En 1999/2000, lorsqu’il a pris cette décision, il savait que la technologie de l’époque ne lui permettrait pas de concrétiser sa vision. Mais le script n’était pas encore écrit, et ça lui a pris cinq ans pour rédiger un scénario qu’il trouvait à peu près satisfaisant. On était donc en 2005, et cette fois, on sentait qu’on avait les outils nécessaires pour concrétiser un autre projet, que Jim avait écrit dix ans auparavant, appelé Avatar. Nous avons donc passé huit mois à faire des tests de performance capture qui pouvaient nous permettre de faire à la fois Avatar et Alita. À l’époque, on ne savait pas encore lequel des deux films Jim allait choisir de faire. Finalement, comme vous le savez peut-être (rires), Jim a choisi Avatar. En partie parce qu’il sentait que la technologie que nous étions en train de développer pour Avatar se montrerait utile pour mettre Alita sur pied. Et non l’inverse. Ce qui est drôle, c’est que maintenant que nous sommes en train de mettre la touche finale à Alita< [...]

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