Interview : Johannes Roberts

Johannes Roberts fait partie de ces réalisateurs discrets dont la filmographie regorge de séries B rarement innovantes, mais toujours façonnées avec soin. Strangers : Prey at Night, son petit dernier, ne déroge pas à la règle et permet au Britannique de livrer un vibrant hommage à l’un de ses maîtres, John Carpenter.

Avant de vous être confié, Strangers : Prey at Night a connu un long development hell de dix ans. La version du script que vous avez accepté de réaliser était-elle très différente de celle écrite initialement par Bryan Bertino, l’auteur du film original ?

Le projet était effectivement en développement depuis près d’une décennie et de nombreuses versions du script ont vu le jour. À l’origine, Bryan Bertino avait rédigé un scénario très intéressant qui offrait une structure déjà bien ordonnée. Mais comme l’histoire avait été écrite juste après la sortie du premier, il s’agissait d’une suite directe illustrant la crise financière d’alors : on y suivait une famille obligée de quitter sa maison pour s’installer dans un ensemble de bungalows. L’angle d’attaque était donc assez différent du nôtre, puisqu’après des années de développement, l’histoire s’est finalement concentrée sur cette fille qui se prépare à entrer dans un pensionnat. Quand je suis arrivé, le scénario était déjà bien abouti, même si j’en ai un peu modifié l’esprit pour y apporter ce ton proche du cinéma des années 80. J’ai aussi renforcé tout l’aspect autour de la famille lorsque celle-ci tente de se défendre. 


En acceptant cette séquelle, vous avec renoué avec l’esprit de l’un de vos premiers efforts, le slasher F. Quels enseignements avez-vous tirés de ce film ? 

C’est drôle, parce que F est sorti un peu avant The Strangers, je crois. Mais oui, ce sont des oeuvres similaires, même si Prey at Night n’est pas vraiment un home invasion, alors que F était clairement inspiré d’Assaut. Mon Strangers serait plus influencé par Christine, ce qui en fait un film assez différent dans mon esprit. 


Quelles sont vos limites en matière de citations ? À quel moment l’hommage peut-il devenir nuisible à la terreur que vous essayez de générer ?

L’horreur est un genre où il est normal de faire référence à des oeuvres du passé. J’adore le cinéma horrifique, c’est dans mon ADN, alors je l’approche de façon très sé [...]

Il vous reste 70 % de l'article à lire

Ce contenu éditorial est réservé aux abonnés MADMOVIES. Si vous n'êtes pas connecté, merci de cliquer sur le bouton ci-dessous et accéder à votre espace dédié.

Découvrir nos offres d'abonnement

Ajout d'un commentaire

Connexion à votre compte

Connexion à votre compte