Interview : Issa López réalisatrice & scénariste

Après avoir fait ses débuts à la télévision mexicaine à la fin des années 1990, Issa López passe à la réalisation durant la décennie suivante avec les comédies Efectos secundarios et Casi divas, avant de se concentrer sur une carrière de scénariste (elle coécrit notamment 600 Miles avec Tim Roth). Depuis Ils reviennent…, qui marque son retour derrière la caméra, la cinéaste a déjà tourné la comédie Todo Mal et bouclé un scénario de thriller pour Legendary Pictures…
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Votre film sort en salles en France, ce qui est de plus en plus rare pour ce type de production.

Oui, c’est génial. Ils reviennent… a été pensé pour être vu sur grand écran, mais surtout pour être entendu dans une salle de cinéma ! Je suis très fière et reconnaissante à l’équipe du sound design. C’était un luxe de passer autant de temps sur le son, et une grande partie du budget a été dépensée dans le mixage. Le sound designer avait déjà travaillé sur Le Labyrinthe de Pan et les deux Hellboy de Guillermo del Toro. Il a aussi travaillé avec Iñárritu ! C’est un véritable artiste, et nous avons décidé de lui réserver une grosse partie de notre enveloppe. Bref, revenons au sujet principal.



Ce n’est pas hors sujet : nous voulions justement vous parler du son et de la musique de Vince Pope.

Excellent ! Ils ont contribué à la connexion qui s’est établie entre le film et le public des différents festivals. Mon équipe était composée des meilleurs parmi les meilleurs de l’industrie cinématographique mexicaine. Et j’avais aussi quelques artistes comme Vince Pope, qui n’avait jamais travaillé au Mexique mais dont le style convenait parfaitement au projet. Pour un film aussi ambitieux que celui-là, nous n’avions quasiment pas d’argent. Tout le monde a été très généreux et a accepté de travailler pour un salaire inférieur à la normale. C’est un sujet intéressant, d’ailleurs. Au sein de la profession, on a besoin de toucher de vrais salaires pour payer son loyer. Généralement, il ne faut pas accepter de travailler pour une somme trop basse, car cela crée un précédent, et certaines personnes vont essayer d’en profiter. Ironiquement, mon film a été produit comme ça. Nous n’avons jamais demandé directement de baisser les tarifs. Nous avons envoyé notre script, nous avons discuté du projet autour d’une table, et nous avons montré notre budget global. Je crois que le message du film – « message » n’est peut-être pas le terme le plus adapté –, disons, le thème du film a accroché tout le monde. J’ai commencé à écrire ce scénario parce que quelqu’un devait parler de la situation des enfants au Mexique. Et tous ces artistes se sont reconnus dans cette démarche.


C’est un sujet qui semble évident quand on y pense : il y a tellement de morts au Mexique que les orphelins se comptent forcément par milliers. Mais personne n’a eu [...]

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