Interview : Fabio Grassadonia & Antonio Piazza
Vous avez d’abord envisagé de faire un drame réaliste sur la mafia, avant d’y ajouter une dimension fantastique ?
Non, les deux niveaux de l’histoire sont venus ensemble. Naturellement, nous nous sommes d’abord appuyés sur un événement réel. Mais nous étions absolument convaincus que ce dernier ne pouvait pas être raconté en l’état. Nous avions besoin de quelque chose d’autre, qui nous permettrait d’aborder aussi ce fait divers, mais pas seulement ce fait divers. L’idée de départ pour le développement du scénario a donc été la dimension fantastique, touchant à l’histoire d’amour entre ces deux gamins, et à la zone mystérieuse de bois et de lacs qui accueille et protège leurs actions.
Le film frappe par l’équilibre fragile qu’il instaure entre notations réalistes et fantasmagorie. C’est quelque chose qu’il a été difficile d’obtenir lors du tournage et du montage ?
Cela a effectivement été difficile de trouver le juste équilibre entre les différentes composantes de notre fable, mais nous y avons surtout travaillé durant l’écriture du script, en cherchant l’articulation dramaturgique de l’histoire. Une fois que nous avons pensé avoir atteint cet équilibre, nous avons essayé de le conserver pendant que nous nous confrontions aux décors réels ou aux intérieurs reconstruits pour le film. Cependant, il y a eu un moment où nous avons été certains d’obtenir ce que nous voulions, car notre vision était partagée à 100 % par le directeur de la photographie, Luca Bigazzi, qui avait compris nos intentions de manière très profonde. Il nous a ainsi aidés à préciser les choix de mise en scène, en fonction des différents niveaux dont l’histoire est composée.
Cela se sent dans le travail sur la lumière…
Oui, beaucoup. Nous avons toujours utilisé la lumière naturelle. Par exemple, les séquences nocturnes sont en nuit américaine (c’est-à-dire tournées de jour, avec un filtre spécial sur l’objectif – NDR), mais ce sont de fausses nuits américaines. Ce sont plutôt des espèces d’aubes qui ne finissent jamais, qui so [...]
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