Terreur sur New York : interview de Matt Bettinelli-Olpin & Tyler Gillett (Scream VI)
Scream VI
Après les succès de Wedding Nightmare et de leur réappropriation de la franchise Scream, Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett nous parlent de la délocalisation géographique de la saga à l’occasion de ce sixième opus qui investit les artères de la Grosse Pomme, l’une des villes les plus éminemment cinégéniques du monde. Et plus largement, les deux cinéastes dissertent généreusement sur leur rapport à l’héritage de la saga initiée par Wes Craven. (ATTENTION SPOILERS SUR SCREAM 4 ET 5)
Vous avez grandi sur la côte ouest des États-Unis. Quel a été votre premier contact avec New York ? Était-ce à travers le cinéma ?
Tyler Gillett : Je n’ai pas eu l’occasion de m’y rendre avant d’avoir atteint un certain âge, après avoir terminé mes études universitaires. Donc oui, j’ai surtout appris à connaître la ville à travers les films et je m’en suis fait une image que les New-Yorkais balaient généralement d'un revers de la main : une ville dangereuse, excessive, rongée par le crime jusqu’à l’os. Et dans les faits, j’ai pu découvrir qu’il s’agissait de l’une des villes les plus euphorisantes du monde.
Matt Bettinelli-Olpin : J’ai le vague souvenir de m’y être rendu à la fin des années 1980, je devais avoir neuf ans et je me rappelle ne pas avoir été franchement rassuré… (rires)
T.G. : Je crois bien que le premier film mettant en scène New York que j’ai vraiment adoré était S.O.S. fantômes.
M.B-O. : Oui, puis Les Guerriers de la nuit, New York 1997… Et, évidemment, les films de Martin Scorsese. C’est à travers sa filmographie, je pense, qu’on ressent le mieux les évolutions de la ville.
Comment avez-vous réagi à l’idée de déplacer la franchise Scream à New York ?
T.G. : Après la sortie du cinquième film, nous étions dans la même position que les fans de la saga, dans l’attente de découvrir ce que les scénaristes James Vanderbilt et Guy Busick avaient en réserve. Ce changement de décor est la première information qui nous est parvenue et le potentiel nous a franchement excités. À l’exception peut-être du troisième volet, les films Scream ont des perspectives plutôt resserrées, le récit s’infiltre dans les foyers et fait résonner les peurs liées à ces environnements intimes.
On ne saurait imaginer un terrain de jeu plus vaste que celui de New York. Le défi était de taille, il fallait réinventer les codes du slasher dans des lieux publics très fréquentés, trouver des façons de conserver le caractère stimulant de la saga sans oublier ses aspects horrifiques.
Le coréalisateur Tyler Gillett sur le plateau de Scream VI.
La plupart des grosses franchises de slasher, comme les Freddy ou les Vendredi 13, ont un épisode qui se déroule dans une grande ville. Aviez-vous des références en tête ou avez-vous inventé votre propre univers ?
T.G. : Probablement un mélange des deux. De toute façon, et d’autant plus avec une saga comme Scream, on ne peut pas faire comme si ces films n’existaient pas, et cet épisode en a conscience. On a bien fait attention de ne pas cantonner New York à une simple toile de fond, il fallait respecter ce qui était habilement pris en compte dans le scénario : ce changement de décor a du sens, on ne pouvait pas se contenter de quelques repères touristiques.
M.B-O. : Cela dit, je verrais bien Ghostface sur un yacht. (rires)
Ou dans l’espace, comme Jason ?
M.B-O. : Oui, ça reste une option !
Comment avez-vous adapté votre mise en scène à ce nouveau décor ?
T.G. : D’une certaine façon, c’était un retour aux sources. On vient d’un cinéma plus sombre, plus viscéral, et ce style convenait au récit de Scream VI. C’est presque un film d’action horrifique. (rires)
M.B-O. : Maintenant que j’y pense, Une journée en enfer est un autre grand film new-yorkais.
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