Comment est né le collectif Crazy Pictures ?

ALBIN PETERSSON Certains d’entre nous sont amis depuis l’enfance, mais le collectif s’est vraiment formé au lycée, alors que nous avions 16 ans. Nous avons fait beaucoup de courts-métrages à cette époque, et lorsque nous avons fini le lycée, nous nous sommes posé cette question : « Devrions-nous chercher un boulot, poursuivre nos études ou plutôt monter une boîte de production pour continuer à faire des films ensemble ? ». À 19 ans, nous avons donc lancé Crazy Pictures, et ça fait 11 ans que ça dure. Nous avons fait toute une série de courts diffusés sur YouTube, intitulés Poetry for Fishes, qui se situent plutôt dans le domaine de l’action et de la comédie. Pour faire rentrer de l’argent, nous faisons aussi beaucoup de publicités. Et ces sept dernières années, nous avons travaillé sur notre premier long-métrage, The Unthinkable.

CHRISTOFFER NORDENROT En fait, je ne fais pas partie de Crazy Pictures mais je connais ces gars-là depuis 12 ans. J’ai écrit plusieurs de leurs courts, j’ai coécrit The Unthinkable et je suis également comédien. J’étais à la même école qu’eux, et à cette époque, ils ont fait un long-métrage qui n’est jamais sorti. J’ai travaillé dessus en tant qu’acteur, et on a tous beaucoup appris.


Pensez-vous que le manque d’opportunités au sein de l’industrie cinématographique suédoise a contribué à souder votre groupe ? À Hollywood, par exemple, les possibilités de partir sur un projet solo seraient bien plus nombreuses…

A.P. Oui, ç’a sans doute été un facteur clé. Mais il faut savoir que nous sommes basés à deux heures de Stockholm, qui est le centre névralgique du cinéma suédois, donc même chez nous, nous sommes des outsiders. Nous ne tirons pas vraiment nos influences de la production locale, plutôt du cinéma américain, comme vous pouvez vous en douter. Cela a donc été une gageure de produire The Unthinkable dans ces conditions, mais ça nous a rendus encore plus forts, plus soudés. Nous nous considérons comme un collectif de créateurs, et non pas comme des réalisateurs. Nous faisons des films ensemble, en groupe. Bien sûr, depuis que The Unthinkable est sorti, nous avons reçu beaucoup de coups de fil, y compris des États-Unis. Mais nous adorons bosser ensemble, et partir à Hollywood pour tourner quelque chose serait une sorte de suicide créatif. Au sein de Crazy Pictures, nous avons tous nos spécialités, ce n’est pas une foire d&rsqu [...]