INTERVIEW : CORALIE FARGEAT RÉALISATRICE & SCÉNARISTE

Turin, Toronto, Sitges, Sundance… Après une impressionnante tournée des festivals internationaux, Coralie Fargeat est enfin prête à défendre son bébé vengeur sur sa terre natale, et nous parle de son envie de faire un rape and revenge psychédélique qui soit plus « revenge » que « rape »…
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Si Revenge est ton premier long-métrage, cela fait longtemps que tu écumes les plateaux. Comment est née chez toi l’envie de faire du cinéma, en particulier du cinéma de genre ?

J’ai été élevée avec le cinéma de genre, c’est le type de films que j’ai regardé quand j’étais enfant et adolescente. Mon grand-père nous montrait, à moi et mon frère, les films violents qu’on n’avait pas le droit de voir à la maison. C’est donc ce cinéma-là qui m’a fait découvrir le cinéma en général, même si je regardais aussi d’autres choses. Ces films m’ont fait plonger dans des univers qui me faisaient sentir vivante, et m’ont permis d’explorer – de façon inconsciente à l’époque – plein de thématiques liées à nos peurs, à nos angoisses… C’est vraiment le cinéma de genre qui m’a donné envie d’être réalisatrice.


Financer un rape and revenge en France, ça n’a pas dû être de tout repos. En quels termes as-tu « vendu » l’objet et comment s’est déroulé le financement ?

Je l’ai vendu comme un vrai « revenge movie », car pour moi, c’est l’ADN du film, plus que le rape and revenge. C’était important pour moi de sortir le film du réalisme pur et dur des rape and revenge des années 70, que je n’ai d’ailleurs même pas vus pour la plupart. C’est pour ça que le parti pris de mise en scène assez fantasmagorique et symbolique a été l’ADN fondamental du projet. Dès l’étape du pitch, j’ai senti qu’il y avait quelque chose qui « résonnait », par rapport à l’histoire de cette femme et le fait que je sois moi-même une femme ayant décidé d’explorer ce genre d’univers – ce qui n’est pas fréquent. J’ai capté des signaux encourageants. Certes, il allait falloir se battre, mais je savais que je n’allais pas dans le mur. Ces ingrédients ont vraiment accompagné la genèse du projet tout en attirant l’attention des partenaires qui ont vu en quoi ça pouvait être un objet cinématographique à part entière, et non pas un simple film d’exploitation de plus. Pour le financement en lui-même, là aussi, le parcours a été assez difficile. C’est finalement le choix du mélange des langues anglais/français qui a permis de trouver une configuration viable, où le film gardait son ancrage français – ce qui était super important pour moi – tout en bénéficiant d’une plus-value à l’international, ce qui a permis de faire venir les derniers partenaires dont nous avions besoin.



L’exposition du personnage de Jen est assez inhabituelle pour un rape and revenge : au lieu d’être une oie blanche, elle essaye de se conformer à ce que les hommes attende [...]

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