Interview : Christoph Waltz comédien

Révélé sur la scène internationale par Inglourious Basterds,Christoph Waltz a à peu près tout essayé depuis son arrivée à Hollywood : le blockbuster d’espionnage (Spectre), la fresque en costumes (De l’eau pour les éléphants), le drame décalé (Big Eyes), la comédie potache (Comment tuer son boss 2) et même le doublage d’animation (Epic). Ne manquait finalement à son palmarès qu’une petite saga de science-fiction cyberpunk…
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Quel était votre rapport avec le cinéma de James Cameron avant d’accepter ce rôle ?

Je dois admettre que James Cameron n’a pas nécessairement été mon point d’entrée dans Alita : Battle Angel. Évidemment, j’ai parlé avec lui au téléphone avant de lire le scénario, mais c’est Robert Rodriguez qui a réalisé ce film. J’ai toujours tendance en tant qu’acteur à me placer du côté du réalisateur, et non du producteur. Bien sûr, je savais que James Cameron avait développé ce projet pendant des années. Il a acheté les droits au Japon il y a quinze ans. Comment dire… Ce que je fais n’est pas vraiment lié à la genèse d’un projet. Je regarde le script. Pour moi, c’est toujours le script. Ça aide toujours de connaître l’historique ou les auteurs. Par exemple, si on me proposait un scénario de Robert Towne, j’aurais envie d’accepter sur-le-champ. Mais même Robert Towne peut avoir des mauvais jours.


Oui, par exemple sur Mission : impossible 2.

Exactement. C’est l’un des plus grands, mais il a écrit ce film. Tout peut arriver… En tant qu’acteur, il faut toujours regarder ce qui est sur le papier.


Cameron a développé le film, mais Rodriguez a participé au scénario.

Exactement ! Et ça change tout. Ce qui est formidable avec James Cameron, bien qu’il semble toujours vouloir tout contrôler, c’est qu’il a choisi Robert Rodriguez. Robert n’est pas n’importe qui, et il n’a pas auditionné pour Alita. Cameron est allé le chercher, il l’a désigné. Il lui a donné le script, et lui a dit : « Voilà les points les plus importants à nos yeux. ». Ensuite, il l’a laissé faire son film.


Le personnage de Hugo semble être une manière pour Robert Rodriguez de se mettre en scène à l’écran, dans un univers développé par Cameron.

Je vois ce que vous voulez dire, mais il faudrait parler de certains détails du script pour en débattre. À mon avis, Rodriguez n’a pas vu les choses comme ça.


Quand avez-vous commencé à travailler sur le film ?

Il y a très longtemps déjà, et les dates précises m’échappent. Je dirais quelques mois avant le début du tournage. 


J’imagine que l’ambiance était au secret ?

James Cameron aime rester discret sur ce qu’il produit, en effet. Je suis sûr qu’il a de très bonnes raisons. Avec tous les piratages qui se produisent en ligne, c’est compréhensible. Il faut donc se rendre sur place pour lire le scénario. On ne vous l’envoie pas. Une fois sur place, quelqu’un vous observe en silence. Il faut signer un accord de confidentialité pour récupérer le script, puis signer un bon qui prouve que vous l’avez rendu… OK, c’est comme ça. Ils ne savent pas que je suis honnête, car on est peu à l’être. S’ils me disent : « Lis-le chez toi et ne le montre à personne », comment savoir si j’obéirai ? On a entendu tellement de choses. Des producteurs ont donné des scripts à des agents, et ces agents ont photographié chaque page avec leur téléphone portable. Ensuite, ils l’ont mis en ligne sur Internet ! Pourquoi faire une chose pareille ? Ça n’a pas de sens.


C’est ce qui s’est passé avec Les Huit Salopards.

Oui, c’est exactement comme ça que c’est arrivé. Donc, quand on me demande de respecter ces conditions, je peux comprendre. Je [...]

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