Interview : André Øvreda réalisateur

Si Troll Hunter pâtissait de son statut de found footage, The Jane Doe Identity aura démontré l’étendue du répertoire du Norvégien André Øvredal, un enfant des années 80 qui évite, contrairement à d’autres, de se complaire dans la citation opportuniste.
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Scary Stories est certes une commande, mais avez-vous pu modifier certains aspects du scénario ?

Oui, absolument. La version du script que j’ai reçue était déjà très bonne, mais nous avons passé quelques mois à apporter des modifications, afin que l’intrigue soit la plus efficace possible. J’ai vraiment participé activement à la finition du « shooting script ». Je n’étais en revanche pas présent lors du développement original.


L’intrigue se situe durant la guerre du Vietnam, plus précisément au moment de l’élection de Richard Nixon. C’est un aspect passionnant du film, puisque celui-ci traite de mensonges et de manipulation de la vérité…

Je suis très heureux que vous parliez de ça, ça me rassure à vrai dire. Le personnage de Sarah Bellows est effectivement victime de mensonges éhontés, qui ont tellement été répétés qu’ils ont fini par devenir une sorte de vérité tordue. Nous pensions que le contexte de l’élection de Nixon était très pertinent, en sachant comment il allait marquer la grande Histoire. C’était aussi une manière de parler de certains aspects de la politique contemporaine…


Était-ce prévu dès le départ ?

On y a pensé assez tôt, car ça nous paraissait naturel. Le fait que la dernière nuit du film se déroule durant la nuit de l’élection est toutefois arrivé assez tard. Nous avons eu cette idée pendant le tournage. L’ombre de Nixon planait déjà sur le script, et nous l’avons juste épaissie.


Il y a aujourd’hui beaucoup de films ou de séries « à la Amblin ». Ça, Stranger Things, Super 8 il y a quelques années… Ces productions jouent sur la nostalgie des années 80 et citent énormément de films cultes. À l’inverse, Scary Stories ne joue pas vraiment sur la nostalgie et évite de tomber dans le discours méta.

On ne voulait vraiment pas jouer là-dessus. Les références ne me dérangent pas forcément, et on ne peut pas nier l’influence de ce qu’on a pu voir par le passé, mais je n’aime pas aller trop loin sur ce terrain. Être trop référentiel vous empêche d’être unique. Or, votre but en tant que cinéaste est toujours de proposer l’expérience la plus unique possible. J’aime beaucoup les films Amblin, mais en un sens, je voulais aborder ce genre à ma façon.


La jeune héroïne est une maquilleuse en devenir, doublée d’une écrivaine de science-fiction. Elle aspire donc à se lancer dans un business alors totalement dominé par les hommes. Récemment, un livre sur la carrière contrariée [...]

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