Comment a débuté votre collaboration ? 

ZACH LIPOVSKY Il y a dix ans de ça, Steven Spielberg a parrainé une émission de téléréalité dans laquelle les participants devaient chaque semaine tourner un court-métrage dans un genre différent. C’est là que nous nous sommes rencontrés et nous sommes très vite devenus amis. À tel point qu’on se filait des coupes de pouce alors qu’on était supposés être en compétition ! Après l’émission, nous avons gardé le contact tout en continuant à réaliser des trucs chacun de notre côté et en nous entraidant à l’occasion. Notre collaboration a vraiment débuté un peu plus tard, et nous a clairement permis de franchir un cap. Freaks est le premier film que nous avons écrit avec l’idée de le réaliser ensemble, et même si cette aventure s’est avérée très mouvementée, elle a fini par porter ses fruits : nous avons déjà tourné un second long-métrage ensemble, nous ne comptons pas nous arrêter là. 


Les premières versions du script de Freaks étaient-elles différentes du film que nous pouvons voir aujourd’hui ? 

ADAM B. STEIN Au début, l’enfant était un garçon et non une fille. Tout simplement parce qu’à l’époque, nous pensions tourner Freaks pour des clopinettes et comme j’ai un fils, ça nous semblait plus pratique d’écrire le rôle pour un garçon.

Z.L. Adam aurait joué le rôle du père tandis que j’aurais interprété l’oncle, qui est devenu le grand-père dans le script final.

A.S. La narration a également beaucoup évolué, car nous avons travaillé selon la méthode de Pixar. En effet, leurs auteurs écrivent beaucoup de versions du scénario et en discutent avec de nombreuses personnes, dont ils récoltent ensuite les avis pour peaufiner le script. En procédant de la sorte, on savait vite ce qui fonctionnait ou pas. Une fois la première version du script terminée, on a organisé une lecture avec plusieurs comédiens qui ont chacun joué leur rôle devant un petit public. Freaks reposant sur un mystère – vous ne savez pas ce qui se passe au début et vous tentez de rassembler les pièces du puzzle –, on voulait s’assurer que tout fonctionnait bien. Le problème, c’est que si personne n’a anticipé les rebondissements du scénario, la résolution semblait trop confuse. C’était trop subtil e [...]